Paul Gosselin (2002)
Si on considère la question des origines d'un point de vue évolutionniste, déjà l'apparition du premier organisme est une réalisation extraordinaire. Un organisme autonome, capable de se nourrir dans son environnement (vraisemblablement un autotrophe) et évidemment capable de se reproduire. Il s'agissait évidemment d'un organisme unicellulaire. Et logiquement, il devait se reproduire de manière asexuée. C'était le moyen le plus économique considérant les moyens à sa disposition. Pendant des millénaires les organismes unicellulaires régnèrent en maîtres sur la Terre, mais un jour apparurent des communautés d'organismes, capables de s'unir et de coopérer. Et vint un jour où les multicellulaires furent les plus forts. Mais la reproduction de ses organismes restaient toujours asexuée...
Anthropomorphisons la situation un instant la situation, du point de vue de ces organismes. La vie est belle et tout va bien. Pourquoi changer l'ordre des choses ? Ou comme les anglais disent "If it's working, don't fix it !" Il faut donc rendre compte de l'origine de la reproduction sexuée. Ce sont évidemment des questions auquels s'est intéressé Darwin lui-même dans son ouvrage The Descent of Man. Maintenant nous nous savons les avantages génétiques que confère la reproduction sexuée à un pool génétique, mais les premiers organismes multicellulaires n'en savaient rien. Considérons les risques que cela représentaient pour eux.
Toutes ces conditions doivent être réunies afin de réussir la reproduction d'un tel organisme. Considérons alors quelques exigences d'un tel système avant qu'il ne soit fonctionnel (et avantageux).
- un mécanisme physique pour la transmission des gamètes (pénis <-> trompes de Fallope chez les vertébrés)
- spermes et ovules compatibles (même nombre de chromosomes)
- les gamètes comportent la moitié des chromosomes d'une cellule normale
- système permettant le développement de l'ovule fécondé (utérus -> intérieur ou oeuf -> extérieur)
- un mâle fertile de l'espèce
- une femelle fertile de l'espèce.
- une attirance (instinctuelle ou pas) entre un mâle et une femelle fertiles (un comportement pourtant non-appris)
- développement simultané d'un mâle et d'une femelle fertile
- compatibilité des organes sexuels des deux individus en question
La théorie de la communication nous affirme que pour qu'une communication véritable puisse avoir lieu, cinq éléments doivent être présent.
● un message ● un transmetteur ● une procédure d'encodage produisant le «signal» ● un destinataire ● un code (compris et acceptés par le transmetteur et le destinataire) ● un canal de communication (avec ses contraintes inhérentes de bruit / entropie) ● un signal ● une procédure de décodage |
Et le dernier élément (trop souvent oublié), mais non le moindre..
- un CODE (accepté et CONNU à la fois par le transmetteur et le récepteur/receveur. Dans certains cas il se peut que plus d'un code soit en fonction, comme cest le cas d'un texte dans un document Word qui a subi un encodage additionnel sous forme de compression de fichier ZIP).
Si tous ces éléments ne sont pas présents, une communication véritable n'aura jamais. ce ne sera que du bruit...
Ces questions se posent également touchant l'évolution de la reproduction sexuelle où le développement de l'attirance sexuelle pose problème. Ici aussi, pour que la reproduction puisse avoir lieu, il y doit y avoir communication véritable, c'est-à-dire avec message, transmetteur, récepteur/receveur, canal de transmission et CODE connu et accepté des deux parties.
Voici quelques textes qui offrent un examen plus poussé de la question
The Origin of Gender and Sexual Reproduction [PART I] [PART II]
Bert Thompson, Ph.D. and Brad Harrub, Ph.D.