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Est-ce que l'évolution aléatoire et non dirigée peut produire de nouvelles informations génétiques ?







Paul Gosselin (2010)

Les évolutionnistes affirment souvent vouloir démasquer des mensonges créationnistes. Une vidéo YouTube proposé par “ Tiel53 ” fait justement partie de cette tradition rhétorique. Un des mensonges créationnistes sur lesquels Tiel53 veut attirer notre attention est l'affirmation qu'on n'a jamais observé de mutations avantageuses ni de mutations provoquant une augmentation de l'information. Si cela était vrai, évidemment cela contredirait la théorie de l'évolution. Bien que je partage la volonté de Tiel53 à rejeter le mensonge[1], son langage semble inutilement provocateur et émotif et semble viser à discréditer la perspective créationniste des origines en soulevant des soupçons sur les motivations des créationnistes. Dans les lignes qui suivent, nous tenterons de nous en tenir à la logique et aux faits. Nous tenterons également de nous attarder sur la crédibilité des arguments plutôt que sur la crédibilité de celui qui avance l'argument. Les deux ne sont pas liés. Pour la suite, mes lecteurs trouveront peut-être utile de visionner cette vidéo par l'évolutionniste Tiel53 avant de lire ce qui suit :

Évolution et Mutations. par Tiel53

Tout d'abord, il faut préciser que la présentation de Tiel53 aborde diverses questions, mais ici notre attention porteras sur deux affirmations créationnistes et les questions soulevées par Tiel53 à ce sujet. Les voici :

Touchant la première affirmation, Tiel53 propose quelques exemples, tirés de la littérature évolutionniste, des phénomènes biologiques qui semblent, aux yeux des évolutionnistes orthodoxes du moins, des cas patents de mutations favorables :

Ces phénomènes sont régulièrement évoqués dans la littérature évolutionniste et aux yeux de Tiel53 (et aux yeux de bien d'autres évolutionnistes évidemment), ce sont des cas flagrants de mutations favorables et qui constituent donc des preuves incontestables de l'évolution. Toutes ces affirmations semblent irréfutables jusqu'au moment où on dépasse les apparences et que l'on pose quelques questions sérieuses. Nous pourrions réagir aux items abordés sur cette liste, mais il est inutile de réinventer la roue. Comme on pourra le voir dans la bibliographie, plusieurs de ces questions ont déjà été répondues par dans la littérature créationniste.

Pour la suite, nous allons nous intéresser à une question fondamentale, soit la définition des termes exploitée dans l'argumentaire évolutionniste. Comme c'est le cas de la majorité des évolutionnistes, notons d'abord que Tiel53 ne précise pas les termes clés de son argument. Dans ce contexte, comment déterminer si son argumentaire tient la route ou pas ? Les évolutionnistes ont une tradition de longue date d'exploiter une terminologie ambiguë, voire à double sens, évitant la précision des termes qui caractérise de la science véritable.

ADNPar exemple, il est largement question dans la présentation de Tiel53 du terme “ mutation ”. Mais comme c'est le cas de la littérature évolutionniste en général, Tiel53 ne se préoccupe pas de préciser ce qu'est au juste une “ mutation ”. Sur le site de Wikipédia, on nous dit qu'une mutation est : “ une modification irréversible de l'information génétique et héréditaire contenue dans un génome ”. Cela implique qu'il existe des modifications ou changements génétiques qui ne sont pas permanents, c'est-à-dire transmissibles à la génération suivante. Depuis quelque temps, en génie génétique, il est possible de générer de telles modifications. Dans un tel cas, la modification de l'ADN de l'organisme sera réelle, mais elle ne sera pas considérée comme une mutation puisque non transmissible. Une mutation est donc forcément transmissible. Si on demande à un généticien ce qu'est une mutation, il est probable que nous aurions une réponse semblable à celle proposée par Wikipédia, car c'est ainsi que ce terme est couramment utilisé en génétique. Dans la pratique, cela implique qu'un trait génétique qui est à la fois nouveau (du moins, qui le semble à nous, observateurs humains) et transmissible à d'autres générations, sera considéré comme une mutation.

Mais dans le débat qui nous intéresse, il faut noter un point critique, c'est-à-dire que cette définition du terme “ mutation ” ne dit rien sur la source du changement génétique. Cela ne fait pas partie de la définition utilisée par bon nombre de scientifiques. Le chercheur s'intéressant aux diverses caractéristiques d'un organisme, ne se soucie pas en général de la source d'un trait génétique. Il recherche des connaissances pratiques, conduisant à de nouvelles procédures médicales ou encore à de nouveaux médicaments. Mais le débat entre évolutionnistes et créationnistes ne porte pas sur la réalité d'un trait génétique (tous peuvent s'entendre rapidement là-dessus), mais sur la source ou l'origine d'un trait. Pour la théorie de l'évolution, cette question est capitale. Et évidemment, c'est sur ce point précis où divergent de manière radicale les interprétations évolutionnistes et créationnistes.

Dans le contexte du débat sur les origines, il me semble nécessaire de restreindre l'utilisation du terme mutation[5] à des cas de modifications génétiques dont on est en mesure de prouver que la source de la modification génétique est non dirigée et extérieure à l'organisme. Le problème est qu'on possède rarement des données claires pouvant permettre de trancher de telles questions[6]. Évidemment, les évolutionnistes résisteront bec et ongle à une telle restriction, car le concept de mutation joue un rôle capital dans la théorie néo-darwinienne actuelle. Dans son utilisation actuelle, c'est une des rares sources de preuves empiriques pour la théorie. Si on devait l'éliminer, ça ne serait pas rigolo, pas du tout...

Puisque l'évolution (selon le néo-darwinisme régnant) est, par principe, non dirigée, cela implique que le nouveau trait génétique évoqué par les évolutionnistes (par exemple, la résistance aux antibiotiques chez les bactéries ou la résistance au DDT chez les moustiques) soit dû à des erreurs aléatoires (c'est-à-dire non dirigées) du codé génétique. Ces erreurs peuvent être liées à des mutagènes tels les rayons X ou certains produits chimiques puissants ou encore des erreurs de copie, lors de la reproduction. Il en suit que lorsque l'évolutionniste affirme avoir trouvé une nouvelle mutation favorable, l'observateur critique est en droit d'exiger que l'on démontre qu'elle a son origine dans un mécanisme qui est à la fois extérieure à l'organisme ou du moins non dirigée[7]. Mais la propagande évolutionniste ne se soucie jamais de ce genre de détail...

Si on examine la littérature évolutionniste, on se rend vite compte que l'on se contente de prendre pour acquis que la résistance aux antibiotiques chez les bactéries ou la résistance au DDT chez les moustiques a sa source dans un mécanisme/processus extérieur à l'organisme et non dirigé. On ne le démontre jamais[8] ! En général le discours évolutionniste se contente de prendre ses présupposés pour des preuves. C'est une attitude que l'on rencontre dans le domaine religieux, mais qui est illégitime dans le domaine de la science. Et à défaut de telles preuves, tous les cas de nouvelles mutations favorables évoqués par les évolutionnistes ne valent pas grand-chose, car rien ne nous assure qu'il existe un lien logique entre le phénomène biologique évoqué et le processus hypothétique de l'évolution. Par exemple, de l'avis de Tiel53 on a observé des mutations ayant provoqué l'apparition :

Évidemment, du point de vue évolutionniste, ces phénomènes “ prouvent ” l'évolution, mais comme c'est leur habitude, on ne nous démontre aucun lien logique entre le phénomène biologique observable et le processus hypothétique de l'évolution. Rien ne nous assure qu'un processus évolutif est la source du phénomène observé.

Puisque les évolutionnistes évoquent ces cas comme des preuves de l'évolution, ils ont la responsabilité de faire la démonstration du lien logique entre les données observées et leur théorie. Puisqu'on nous affirme haut et fort que l'évolution relève de la science, les évolutionnistes ont la responsabilité de nous fournir les protocoles d'expériences qui démontrent ce lien. Cela exigerait aussi de contrôler bien plus qu'il est possible de le faire actuellement, les processus informatiques/génétiques impliqués par le monde vivant afin de faire la part des choses entre ce qui est véritablement aléatoire et ce qui s'appuie sur la programmation interne de l'organisme. Dans plusieurs cas, la science actuelle ne nous permet pas de nous prononcer sur la source d'une modification génétique, alors logiquement les évolutionnistes devraient éviter scrupuleusement de l'évoquer comme preuve de l'évolution, du moins jusqu'à ce que nous ayons une compréhension claire de la source de ces modifications génétiques. Évidemment, le marketing évolutionniste ne se soucie pas de ce genre de détail...

Le médecin Sean D. Pitman fournit un exemple de raisonnement évolutionniste où la conclusion encadre les données observables de manière à prouver la théorie. Pitman discute des attaques de l'évolutionniste Steve Miller contre le partisan du Dessein intelligent, Michael Behe. Dans son argument, Miller a proposé comme exemple d'évolution une enzyme permettant de métaboliser la lactase dans la bactérie E. coli. Pitman note (2007) :

Évidemment, ce cas, comme bien d'autres semblables, est cité comme un exemple d'évolution où une mutation aléatoire a été à la source d'un changement génétique utile à son organisme. Mais dans de tels cas, certaines questions restent dans le silence. Des questions telles que ; qui a démontré qu'une mutation aléatoire était véritablement à la source de ce changement génétique plutôt que de la programmation génétique interne à l'organisme ? Et si on prétend que la chose a été démontrée, comment la chose a-t-elle été démontrée?

Chez les créationnistes, puisque les mutations ne sont pas exploitées comme des preuves pour supporter leur théorie, sur le plan logique ils n'ont pas à fournir d'explication sur leur origine. A priori, le créationniste se réfère à la loi de l'entropie et notera que l'information contenue dans un pool génétique se dégrade dans le temps. Cela explique donc toutes les maladies génétiques liées à des mutations nuisibles que nous voyons. D'autre part, le créationniste notera que depuis nos premiers pas en génétique moléculaire au milieu du 20e siècle, nous constatons que ce champ de recherches nous réserve encore bien des surprises. Si les biologistes du 19e siècle croyaient qu'une cellule était quelque chose de simple, depuis nous y découvrons un monde de complexité[9], de structures et de mécanismes.

Dans les années 70, lorsque la génétique était encore à ses débuts, les scientifiques découvraient qu'une partie de l'ADN n'est pas transcrite pour produire des protéines. Les évolutionnistes ont crié Euréka ! Voilà une preuve de l'évolution ! Ces séquences d'ADN non codantes seraient donc des vestiges d'une évolution passée. Dans le jargon évolutionniste, on ne parle en termes de “ junk genes ” ou gènes bidons. [lien vers DOGME] Mais le temps passe et l'on découvre de plus en plus de fonctions à ces “ gènes bidons ”. Le créationniste peut donc émettre l'avis que nous avons de bonnes raisons de croire que les modifications génétiques, évoquées par les évolutionnistes comme des “ mutations favorables ”, soient dans les faits dus à des capacités encore mal connues de la programmation interne d'une cellule ou d'un organisme. Dans un tel cas, cela n'a rien à voir avec l'hypothèse darwinienne. À notre avis, le terme mutation ne doit pas être appliqué dans de tels cas, à moins que l'on ait apporté des preuves convaincantes que la source de la modification génétique observée est à la fois externe et non dirigée (ce qui exclut évidemment les interventions du génie génétique). Et chose curieuse, dans les rares cas où nous avons de bonnes raisons de croire qu'une mutation a une source aléatoire/non dirigée, règle générale les effets sur l'organisme sont nuisibles comme l'atteste l'article de Lightner (The Effect of Mutations Down on the Farm; 2010a) qui explore quelques problèmes occasionnés par les mutations dans le domaine agricole.

Du point de vue créationniste donc, au moins deux hypothèses (non exclusives) s'offrent à nous pour expliquer l'apparition de traits biologiques nouveaux (du moins, qui le semblent à nous, les observateurs humains limités) : 1) la programmation génétique (y compris les gènes récessifs et introns) interne aux organismes et 2) la dégénérescence des données génétiques ou la suppression des mécanismes ou processus (l'anémie falciforme serait un bon exemple).


La question des informations génétiques nouvelles
De l'avis de l'évolutionniste, l'évolution est possible grâce à des mutations qui créent de nouvelles informations génétiques. Ainsi, une nouvelle information permet le développement d'une structure fonctionnelle ou un processus utile n'existant pas auparavant. Ainsi, si une cellule manifeste une nouvelle protéine n'existant pas avant et que cette protéine est pleinement fonctionnelle et que cette fonction n'existait pas auparavant, cela constituera une nouvelle information au sens que le prétendent les évolutionnistes. Il faut bien s'entendre. Sans une source de nouvelles informations, l'évolution s'arrête nette. Tout devient figé[10]. L'évolution exige donc une source de nouvelles informations. Mais qu'est-ce au juste ? On peut répondre naïvement qu'une information nouvelle est simplement une information qui n'existait pas auparavant. Mais une question critique se pose alors : comment s'assurer qu'une caractéristique biologique qui semble constituer une information génétique nouvelle l'est véritablement? Si on est honnête, on devra admettre que la nouveauté d'une chose peut être simplement le produit de notre ignorance... Évidemment dans les derniers dix ans, la génétique a fait de grands progrès. Les génomes de plusieurs espèces ont été décryptés et d'autres le seront bientôt. C'est très bien, mais c'est un peu comme la découverte archéologique au Moyen-orient d'une bibliothèque de tablettes cunéiforme datant du 3e millénaire av. J.-C. dont on ne comprendrait que quelques mots. Évidemment, il faut commencer par décrypter et comprendre les mots, mais ensuite il faut mettre ces informations en contexte c'est-à-dire comprendre la société et la culture qui les a exprimées. Mais pour revenir à la génétique, nous sommes au stade de l'archéologue qui vient de découvrir les tablettes. Bien sûr nous sommes à même de comprendre quelques phrases de nos tablettes génétiques, mais il y a beaucoup de chemin à faire encore. Et nous sommes loin de comprendre comment toute l'information de l'ADN est exploitée et interagit avec l'organisme dont il fait partie.

D'un autre côté, une perspective créationniste naïve affirmerait que toute l'information génétique a été fixée une fois pour toutes, au début de la Création. Depuis, il ne peut donc y avoir qu'une lente dégradation de cette information. Cela fait penser à la perspective des créationnistes du 18e siècle qui prétendaient, à la suite d'Aristote, que Dieu avait créé tel quel, toutes les espèces que nous voyons aujourd'hui. Aucun changement n'est alors possible, même pas la disparition d'une espèce. De l'avis de la vétérinaire et généticienne créationniste Jean[11] Lightner, cette perspective créationniste naïve implique que (2010b) :

Lightner poursuit en notant que la perspective créationniste naïve présuppose:

  1. Que toutes les mutations (sens large) sont dues à des erreurs génétiques
  2. Qu'il n'existe pas de mutations dirigées (ou dues à une programmation génétique
  3. Que toute adaptation d'un organisme à son environnement est non génétique.

Lightner ajoute ce commentaire (2010b) :

Le concept d'adaptations, liées à de la programmation génétique inhérente à l'organisme, proposé par Lightner semble donc très fertile (et n'exclut pas les traits liés à la dégénération du génome comme cela semble le cas avec la résistance à la malaria due à l'anémie falciforme). De l'avis de Lightner, même l'apparition de nouveaux allèles[12] peut s'expliquer par une programmation génétique inhérente aux organismes. Il est alors inutile d'évoquer des mutations au sens évolutionniste. Et même chez les scientifiques orthodoxes, certains commencent à prendre conscience de la complexité inouïe d'une simple cellule comme une bactérie. C'est un monde que les évolutionnistes du 19e siècle n'auraient jamais pu imaginer, mais bon nombre d'évolutionnistes actuels en sont restés là... Mais ici et là, on rencontre des gens compétents qui voient au-delà des apparences. Un informaticien tel que Bill Gates sait reconnaître la complexité du monde biologique. Dans son livre The Road Ahead, Gates a exploré les conséquences de la révolution informatique et affirme (1996 : 288) “ L'ADN est comme un logiciel, mais bien, bien plus avancé que tout type de logiciel que nous avons créé jusqu'ici[13]. ” Une autre exception qui confirme la règle, le biochimiste évolutionniste américain James Shapiro, observe (2007 : 807) :

Dans son article, Shapiro affirme que les bactéries modifient leur propre ADN (comme le ferait un ingénieur ou un programmeur). Cela expose évidemment des niveaux de complexité chez les simples cellules dont on ne soupçonnait pas l'existence, il y a peu de temps, mais Shapiro pousse plus loin en affirmant que des cellules comme les bactéries sont conscientes et qu'elles possèdent de nombreuses capacités cognitives. Qu'est-ce que cela veut dire au juste ? Est-ce que mon laptop est conscient puisqu'il a la capacité de faire des calculs ou de convertir des bits en images ? Est-ce que mon automobile est consciente puisqu'elle est capable de convertir l'énergie de l'essence en déplacement de masse ? Est-ce que mon logiciel de traitements de texte est conscient puisqu'il permet de convertir des pressions exercées sur mon clavier en caractères à l'écran (et éventuellement sur disque dur) ? Si on considère l'attitude de Shapiro à l'égard des bactéries, la réponse à toutes ces questions semble être oui. Et si c'est le cas, cela semblerait présager la naissance d'un nouveau mysticisme matérialiste, sinon la récupération du vieux concept de l'Élan vital proposé par Bergson il y a plus de cent ans... Aucune explication n'est exclue, sauf celle d'un Créateur du monde physique et biologique qui nous entoure, qui nous communique clairement sa volonté et devant qui nous aurons tous des comptes à rendre un jour. Tout sauf ça...

Dans le domaine de l'exploration spatiale, il y a le concept de l'over-design. Ce concept sera plus facilement compréhensible par l'ingénieur, mais implique que lorsqu'on fait la conception d'une sonde spatiale, par exemple, qui doit opérer dans un environnement extrême, sans possibilité de réparation par un être humain en cas de panne, les systèmes essentiels comme la source d'énergie ou les communications seront redondants, c'est-à-dire seront doublés pour éviter toute panne des systèmes essentiels. Ainsi si un mécanisme permettant la transmission de données (antenne) se brise, la sonde aura été conçue avec un autre mécanisme permettant la transmission de données. Dans le monde vivant, de plus en plus les données de la microbiologie nous donnent lieu de penser que les organismes vivants ont fait l'objet d'over-design par le Créateur.

flavobacteriumMais si nous prenons tous ces mécanismes développés par l'homme, plutôt qu'affirmer que ces trucs sont conscients, ne serait-il pas plus raisonnable d'affirmer que ce sont des manifestations matérielles de l'intervention et la créativité d'un agent intelligent[15]? Bien que nous découvrons des capacités inouïes et inattendues chez les bactéries, il ne faut pas perdre de vu que ces capacités sont limitées. La bactérie qui peut s'adapter pour bouffer du nylon (comme la flavobacterium) reste une bactérie et ne se transforme pas en chat, en mastodonte ou en séquoia!

Pour le moment il n'existe pas de terme nouveau pour désigner une réaction génétique préprogrammée aboutissant à un nouveau phénotype[16]. Mais un tel terme ou expression serait utile non seulement pour les créationnistes, mais pour la science en général. Comme le concept vétuste de “ gènes bidon ”, ici aussi à mon avis la théorie de l'évolution nuit à l'avancement des recherches scientifiques sérieuses... Le monde biologique est beaucoup plus complexe que ne l'avait prévue la mythologie évolutionniste.


Une augmentation de l'information génétique ?
Mais revenons à la présentation de Tiel53. Il affirme au sujet des créationnistes que :

Mais on ne nous cite pas d'exemple de cette stratégie. C'est curieux. Un problème fondamental se pose alors : À quel point de repère Tiel53 et les évolutionnistes font-ils appel pour déterminer si oui ou non il y a “ augmentation de l'information ” ? Il est facile pour un évolutionniste d'affirmer que tel trait chez la bactérie est nouveau, mais comment le savoir ? Comment le prouver ? Il est impossible de trancher la question sans point de repère. Est-ce que ce point de repère existe? Est-ce que la science actuelle est à même de le déterminer ? Si par exemple on mesure le nombre de millilitres d'un contenant aux moments A et B et qu'ensuite un individu affirme que ce contenant comporte, 10ml d'eau supplémentaire au moment d'observation B, on peut déterminer la vérité de l'affirmation grâce à un repère, soit le Système International (poids et mesures).

Dans le monde biologique, la question est épineuse et subtile. Il est vrai que depuis 10 ans la science a décrypté le génome de plusieurs espèces (dont l'homme en avril 2003[17]), mais nous sommes encore assez loin de comprendre ce que signifient véritablement toutes ces informations. On peut faire un parallèle dans le domaine où l'on contrôle bien mieux les paramètres, c'est-à-dire l'informatique. Comparons le logiciel A au logiciel B. Est-ce que le logiciel A comporte plus d'informations uniquement par le fait qu'il comporte plus de lignes de code ? Tous les programmeurs savent que le nombre de lignes de code que comporte un logiciel est un indice parmi tant d'autres du travail qu'implique un logiciel, mais parfois un programmeur brillant peut régler le même problème de manière très élégante avec un petit nombre de lignes de code. Sur le plan de l'efficacité, il est donc possible qu'un logiciel avec 20,000 lignes de code ne soit pas plus efficace qu'un logiciel avec 5,000 lignes (même s'ils ont été conçus pour régler la même tâche). Il est donc fort difficile de quantifier de manière facile l'information que comporte un logiciel, même lorsque nous avons tous les détails sur sa conception et son développement. Ce n'est pas aussi simple que de compter les lignes de code. À ce sujet un contact informaticien d'expérience a offert les commentaires suivants:

Et dans le monde de la biologie, nous maîtrisons bien moins les paramètres. Bien des choses nous sont encore inconnues. Nous avons bien compris que certains gènes participent au processus de produire d'autres protéines tandis que d'autres ne semblent pas s'exprimer de manière aussi évidente. Dans le jargon scientifique, ce sont des introns. Les évolutionnistes ont fait de ces gènes silencieux ou introns, apparemment sans fonction, des junk-genes, des gènes bidons, des vestiges d'une évolution passée. Mais les recherches récentes démontrent de plus en plus que ces gènes silencieux s'expriment effectivement dans certains contextes et ne sont donc pas sans fonction. Il est clair maintenant que ce ne sont pas des vestiges d'une évolution passée comme l'ont pensé les évolutionnistes, trop avides de preuves pour mousser la propagande de leur théorie.

En 2010, le génome du blé a été décodé par des chercheurs britanniques. Ce qu'il y a d'étonnant est que le génome du blé est cinq fois plus long que le génome humain! Les génomes sont mesurés en nombre de paire de bases ("base pairs" en anglais). C'est assez rigolo, car une des intuitions évolutionnistes est que la longueur de la séquence génétique d'un organisme est fonction de son niveau d'évolution. Ce serait dans la logique des choses, mais on voit bien que cette intuition ne tien pas la route (c'est ce qu'avoue cet article WIki Paradoxe de la valeur C). Et le génome du blé n'est qu'un cas parmi tant d'autres. L'amibe Amoeba dubia, un organisme unicellulaire, qui est doté d'un génome environ 200 fois plus long que l'homme.

Au 19e siècle, les évolutionnistes avaient pondus une hypothèse semblable, sur les différences apparentes de la taille du cerveau chez les races humaines. Les individus (ou races) dotés de gros cerveaux étaient nécessairement plus évolués (donc plus intelligents)! Et puisque les hommes, en général, ont un cerveau plus gros que la moyenne des femmes, cela justifiait, aux yeux des évolutionnistes, la position dominante des hommes sur les femmes. Mais des recherches plus poussées ont fait éclater cette hypothèse d'un lien entre taille du cerveau et intelligence. Et chose curieuse, un des ancêtres de l'homme, le Neandertal, avait un capacité crânienne plus grande que celle de l'homme moderne. Ce n'est pas un progrès. Tant pis pour la logique évolutionniste...

D'autres questions se posent également. Est-ce que toute l'information d'un organisme réside dans l'ADN ou trouve-t-on d'autres informations ou mécanismes essentiels dans le noyau de l'organisme ? L'ADN ne sert à rien si on l'isole de la cellule de son organisme. Son information est inutile, illisible, sans les mécanismes et l'usine métabolique de la cellule. Là encore, on peut faire des comparaisons (limitées) entre le monde de la biologie et l'informatique : un logiciel ne peut fonctionner sans système d'exploitation (compatible) ainsi que du hardware (toujours compatible[18]). L'informaticien américain Jon Bartlett poursuit plus loin ce parallèle biologique – informatique. Il note qu'un logiciel raffiné permettra que l'usager le configure de diverses manières. Si on regarde les choses de manière superficielle, ces configurations peuvent être considérées comme de nouvelles informations, mais elles ne sont possibles que parce que le concepteur du logiciel les avait prévues.

Alors dans ce contexte, il est a priori impossible d'affirmer qu'un caractère biologique, qui nous semble nouveau, le soit vraiment. Il est tout à fait possible qu'il ait été prévu dans la programmation initiale de l'organisme en question. Mais évidemment ceux dont le système de croyances idéologico-religieux exige que la science (lire le matérialisme) soit omnisciente et omniprésente n’admettront jamais une science aussi limitée. Et dans la pratique, la tentation sera très forte d’ignorer ces limites et de proposer une explication somme toute, bidon…

On a demandé à Jean Lightner : “ Est-ce que le phénomène connu de la duplication des gènes dans un organisme peut être considéré comme un exemple qui aboutit à une augmentation de la quantité d'information dans le génome? ” Elle a répondu ceci (2010b) :

Mais qu'est-ce au juste que l'information génétique et comment savoir s'il a augmenté. Helen Setterfield observe (2010) :

Voyons la chose d'un autre point de vue. Le phénomène de l'information dans un organisme et de la duplication des gènes peut se comparer à un dictionnaire. Si on fait une photocopie ou un scan d'une page du dictionnaire, est-ce que ce geste justifie l'affirmation que l'on a augmenté l'information du dictionnaire ? Il y a lieu de penser que les auteurs du dictionnaire contesteraient avec véhémence une telle affirmation... On a bien sûr fait une copie partielle de cette information (ce qui peut être utile dans certains contextes), mais cela ne justifie pas prétendre que la copie constitue une augmentation de l'information du dictionnaire. Les lois sur les droits des auteurs sont justement là pour protéger contre le plagiat et les copies illégitimes (sans permission) d'une œuvre littéraire ou artistique. Évidemment, la copie[21] d'une œuvre (ou d'une partie d'une œuvre) est toujours plus facile (et profitable) à faire que la conception de l'originale. Pour que les évolutionnistes puissent affirmer qu'il y a “ augmentation de l'information ” chez un organisme ou dans un génome, il est nécessaire qu'ils évitent à tout prix définir de manière claire ce qu'ils entendent par le terme “ information ”, car dès que l'on dépasse la rhétorique évolutionniste, pour considérer la chose du point de vue de l'ingénieur ou de l'architecte qui doit transmettre des informations afin de produire un mécanisme où une structure destinée à régler un problème précis, les preuves de l'évolution tombent en lambeaux.

Comme on l'a vu, dans sa présentation Tiel53 accuse les créationnistes de mentir. Au fond, la question est peut-être plus simple que laisse entendre Tiel53. Est-ce possible que le problème qu'il perçoit (et bien d'autres évolutionnistes également) ne tienne pas au fait que les créationnistes n'admettent pas une définition de “ l'augmentation de l'information ” qui plaise aux évolutionnistes ? N'est-ce pas ce qui semble si pervers aux évolutionnistes ? Jusqu'ici, évidemment leur monopole sur le système d'éducation et les médias leur a permis de définir (à leur avantage) tous les termes du débat sur les origines. D'autre part, dans le contexte du débat sur les origines, si l'argumentaire créationniste[22] est difficile à contrer ou s'il rejette l'exigence d'une foi béate au matérialisme, il sera donc déclaré “ malhonnête ” ? C'est trop facile, mais évidemment pour ceux qui ne prendront jamais la peine d'examiner les arguments créationnistes à la source (même s'ils ont une formation scientifique), cela leur semblera tout à fait raisonnable...


Conclusion
L'histoire de la science démontre que les évolutionnistes ont la mauvaise habitude de se lancer sur des points où la compréhension scientifique d'un phénomène est incomplète, voire vacillante, et de les ériger en preuve de leur théorie. À ce titre, on peut penser aux divers chaînons manquants (comme l'homme de Piltdown et l'homme du Nebraska) qui ont été discrédités, les Bathybius haeckelii proposés par Thomas Huxley, les organes vestigiaux proposés par Haeckel, la théorie de la récapitulation embryonnaire d'Haeckel, et plus récemment le concept des “ junk-genes ” ou d'ADN bidon, proposé par le généticien Susumu Ohno ainsi que la fraude de l'Archaeoraptor promu par la revue National Geographic.


l'homme du Nebraska

Étant donné ce qui précède, il y a lieu de penser que la mythologie évolutionniste va à nouveau retarder le progrès de la science quant à la réflexion sur l'information dans le monde biologique et génétique.

Si l'évolution est une théorie scientifique comme on le dit, avec toutes ses preuves irréfutables, les évolutionnistes ont la responsabilité de montrer comment il est compatible avec les phénomènes connus de la génétique. Par exemple, après avoir offert sa liste de “ mutations bénéfiques ” Dans sa présentation, vers 53 seconds, Tiel53 afffirme :

Il faut relire attentivement cette affirmation, car elle est typique du discours évolutionniste et comporte une hésitation étrange. “ Sur le long terme, l'accumulation de pareilles mutations peut amener d'énormes changements ”. Il est curieux que Tiel53 exprime les choses ainsi. Pourquoi ce “ peut ” ? Pourquoi exprimer les choses de manière aussi ambiguë ? Pourquoi dire que l'accumulation de pareilles mutations peut mener à d'énormes changements ? Pourquoi une affirmation aussi faible ? Est-ce possible que l'affirmation que les mutations peuvent amener d'énormes changements n'est rien d'autre qu'un présupposé, une chose qui n'a été ni observée, ni démontrée de manière convaincante ? Ce sera donc un article de foi évolution et non pas une observation scientifique.

Pourquoi ne pas dire, par exemple, que des études scientifiques ont établi l'inventaire exhaustif du pool génétique de l'organisme X et qu'au moment Z on a observé l'apparition du trait Y, qui n'a pas sa source dans aucune programmation génétique existant? Où sont ces articles ? Pourquoi Tiel53 ne les cite pas ? Comment se fait-il que la théorie darwinienne, qui a tout de même eu cent cinquante ans pour se développer, repose toujours sur une fondation aussi douteuse ? Dans les faits, on constate que :

Lorsqu'on touche des problèmes précis où ils n'ont pas de réponse, trop souvent les évolutionnistes se replient dans une rhétorique facile, affirmant que “ de nouvelles recherches auront tôt fait d'apporter des explications à ces problèmes épineux ”. Ah, il faut avoir la foi... Mais si l'évolution était une théorie aussi scientifique, démonter le lien entre mutations et traits génétiques observables ne devrait pas être une tâche très difficile. Cette question reste toujours d'une importance capitale, car si on se fixe un cadre cosmologique matérialiste, alors cela exclut l'intervention de tout agent intelligent pour expliquer le monde vivant. Cela ne laisse que des processus aléatoires, non dirigés, des processus extérieurs à la mécanique cellulaire. Et pourtant si l'évolution doit fonctionner, il lui faut une (ou des) source(s) d'informations nouvelles pour la diversité du monde biologique.

Comme on a pu le voir ci-dessus, les évolutionnistes sont bien versés dans l'art d'exploiter la rhétorique et les données scientifiques, mais sans rencontrer les exigences méthodologiques de la science lorsqu'il s'agit des affirmations les plus importantes de leur théorie. Plutôt que démontrer empiriquement la réalité de leurs affirmations, les évolutionnistes se contentent en général de prendre leurs présupposés pour des preuves. Ce n'est pas une démarche scientifique. Le but semble, depuis toujours, d'ériger un mythe d'origines, mais un mythe enrobé d'une aura scientifique, et de ce fait, à l'abri des critiques et comparaisons qui sont le sort d'un mythe d'origines ordinaire.

Comme on l'a vu ci-dessus, dans le passé la théorie de l'évolution a subi divers revers. Évidemment si l'argumentaire scientifique de la théorie est pauvre, le marketing est excellent et dès que la fausseté d'une affirmation évolutionniste est exposée, on passe rapidement à “ autre chose ” et ce revers est oublié de tous. Mais la question de la causalité des mutations est d'une très grande importance, car le concept de mutation joue un rôle central dans le néodarwinisme qui domine actuellement. S'il devait être remis en question, ce serait la catastrophe, car la théorie serait privée à la fois de ses meilleures preuves ainsi que du moteur injectant de nouvelles informations dans le processus évolutif. Sans le moteur des mutations, ce serait alors la stagnation : Rien de nouveau sous le Soleil ! Et si le concept néodarwinien de la mutation est resté si flou et ses faiblesses tenues sous silence tout au cours du 20e siècle, c'est un indice sûr de la puissance de la machine marketing évolutionniste.

Avec toutes les recherches en génétique en cours actuellement, il y a lieu de penser que les causes des nouveaux caractéristiques génétiques[23] seront de mieux en mieux comprises, mais je soupçonne fortement que ces données contrediront de plus en plus les thèses évolutionnistes.




Bibliographie


-- Origine de l'ADN, un défi scientifique insurmontable. (Oui-Dieu-Existe.fr - 13/12/2014 - Vidéo: 4:15 min.)

-- Encryption System Found in Genes. (Evolution News - 9/7/2018)

-- Missing the Point: Codes Are Not Products of Physics. (Evolution News - 2/12/2020)

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Pitman , Sean D. (2007) Kenneth Miller's Best Arguments Against Intelligent Design. May

Pruss, Alexander (2004) Programs, Bugs, DNA and a Design Argument.

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Walker, Richard (2009) Communication personnelle



[1] - Et cela soulève une question fondamentale. Comme bien d'autres évolutionnistes Tiel53 dit s'offusquer du mensonge créationniste, mais si son affirmation a plus de substance qu'une envolée rhétorique gratuite, cela implique nécessairement qu'il est pour la vérité. Mais cela soulève une autre question : quelle vérité cherche-t-il à protéger au juste ? D'où la tient-il ? Elle est fondée sur quoi au juste, cette vérité? Est-ce que Tiel53 peut nous donner une réponse claire et cohérente à cette question ?

[2] - On ne précise pas de quel singe il s'agit, ni de quelle manière sait-on que sa résistance au SIDA est liée à une mutation.

[3] - Cette question n'est pas abordée dans le texte qui suit, mais la bibliographie comporte quelques références utiles à ce sujet.

[4] - Dans de bonnes conditions les bactéries peuvent se multipler chaque 20min.

[5] - Chose curieuse, on trouve même des créationnistes, dotés de formation scientifique en génétique, qui utilisent le terme mutation dans le sens courant. En général, cela fait tout simplement partie de leur formation et ils n'ont pas réfléchi plus longuement sur la question. Ils rapportent donc, sans examen critique, le terme mutation, hors du contexte de la recherche pur et l'utilisent également dans le cadre de la question des origines. Le terme restera donc dans l'usage par simple inertie. Il fait partie de la formation de bien des scientifiques et il semble utile. À mon avis, cela permet aux évolutionnistes de mettre la main sur ce qui semble être une preuve de l'évolution sans avoir apporté la moindre preuve de leurs affirmations ! Sans être biologiste ou généticien, cela me semble à la fois une contradiction et une erreur théorique important de la part de ces créationnistes.

On rencontre donc des scientifiques créationnistes exploitant le terme mutation sans faire les nuances mentionnées ci-dessus. Je suis tout à fait conscient que demander la modification d'une définition d'un terme rentré dans l'usage dans la littérature et la formation scientifique peut sembler une perte de temps pour bien des chercheurs ayant des préoccupations plus concrètes. C'est un peu comme demander à un menuisier d'éliminer un outil de son coffre d'outils dont il a depuis longtemps pris l'habitude de se servir. Mais que les créationnistes, en particulier continuent d'utiliser ce terme ambigu, sans faire la moindre distinction, ajoute à la confusion du débat sur les origines et fournit une porte de sortie fort utile aux évolutionnistes, leur permettant d'éviter de graves questions sur la source des changements génétiques observés dans la nature.

[6] - Mais lorsqu'il est question du génie génétique, on connaît la source des modifications, car il y a des témoins. Par exemple, récemment des chercheurs de l'Université de l'Arizona ont réussi à modifier le génome de la moustique dans le but de les rendre incapables de transmettre le parasite responsable du paludisme. Évidemment en Afrique, bien des gens meurent chaque année de cette maladie, alors un tel changement serait bénéfique pour les populations humaines. Et comme le note le professeur Michael Riehle, si cette population de moustiques pouvait se répandre dans la nature, elle pourrait peut-être éliminer le paludisme. Dans ce cas donc, nous sommes manifestement témoins d'une modification génétique transmissible, mais d'une modification génétique transmissible dont la source est non pas un processus aléatoire, mais un agent intelligent. Cela n'a donc rien à voir avec l'évolution.

À ce sujet, lire : À l'épreuve du paludisme. (Radio Canada, vendredi, le 16 juillet 2010)

[7] - Et par “ non dirigé ”, puisque la théorie de l'évolution est une cosmologie matérialiste, cela exclut toute intervention d'un agent intelligent. Évidemment, une erreur de copie sera considérée comme un processus non-dirigé.

[8] - Et évidemment les évolutionnistes ont tout intérêt que les choses en restent là...

[9] - À ce sujet, voir la vidéo produite par une équipe de MIT ; Inner Life of the Cell.

Par ailleurs, une enseignante de sciences, Helen Setterfield observe (2009) :

Sur le timing de l'expression des gènes, Setterfield recommande ces articles

Lasky-Su J. (2008) On the replication of genetic associations: timing can be everything! Am J Hum Genet. Apr; 82(4): 849-58.

Gene expression (Wikipedia)

[10] - Et même si les évolutionnistes trouvaient une source crédible de nouvelles informations génétiques la question de la provenance de la première cellule, l'abiogenèse, se poserait toujours, mais ce n'est pas ce qui nous préoccupe ici.

[11] - Dans la culture anglophone, il est courant (j'ignore pourquoi) que le prénom français “ Jean ” soit attribué à des femmes.

[12] - Wiki définit ainsi l'allèle : “ les différentes versions d'un même gène ”.

Exemple les variations possibles de la couleur des yeux ou de la peau chez les humains.

[13] - Le mathématicien et informaticien Richard Walker offre ces commentaires sur la parallèle génétique-informatique (2009) :

  1. Les organismes vivants peuvent avoir différents systèmes d'exploitation et du matériel [hardware] doté de capacités différentes.
  2. Tandis que les cellules se différencient dans un organisme en développement, le système d'exploitation et le matériel se spécialisent en fonction du type de cellule.
  3. La gamme d'applications disponibles variera selon le type de cellule.
  4. Les sous-programmes de bas niveau produisant des protéines peuvent contenir la majorité des informations génétiques


Quelques observations sur ces points:

Étape 1 – L'ingénieur responsable de projet sélectionne le matériel et le système d'exploitation en fonction de l'application souhaitée.

Les étapes 2 et 3 ci-dessus, sont régulièrement effectuées en informatique via la mise en place de paramètres utilisés par le système d'exploitation et l'application pour obtenir le comportement désiré (y compris les paramètres d'exécution et les commutateurs de compilation conditionnels). Cela permet de cibler des environnements multiples avec un seul ensemble de logiciels grâce à un changement de paramètres.

Cela implique que les mutations qui n'influencent que la production de protéines n'ont d'effet qu'au niveau des sous-routines. Nous avons pu développer du code qui permet de modifier ses propres sous-routines et causer des changements de comportement. Toutefois, cela est si difficile à faire correctement et à déboguer que c'est fortement déconseillé (et interdit, dans le cas d'applications militaires ou d'applications où la sécurité humaine est en jeu). Dans les années à venir, je suis très curieux de voir quels types de traitement d'information seront associés aux fonctions épigénétiques. ”

[14] - Si on décode, cela veut dire des capacités d'adaptation...

[15] - Cette affirmation ne pose aucun problème sur le plan logique, si on considère le monde vivant, mais évidemment, il peut entrer en conflit avec certains systèmes idéologic-religieux...

[16] - Du moins, il faut le préciser, inconnu de la science jusqu'à lors.

[17] - Voir l'article wiki : Projet génome humain.

[17a] - Un logiciel de contrôle, est un système qui contrôle un autre système (mécanique, logiciel, industriel, procédé, ...). Il remplace une ou des personnes qui évalueraient les lectures d'équipement de mesure et toute information sur l'état d'un système et qui prennent les décisions pour le contrôler (modifier, optimiser, changer de mode d'opération, whatever ...). Un logiciel de contrôle tient du modèle informatique, mathématique, statistique et du système de suivi/lecture et contrôle, à distance habituellement et souvent réparti en plusieurs installations (postes ou stations) sur un territoire donné. Cela inclut le réseau de télécom (intelligent!!) qui lui permet d'opérer (ce réseau doit avoir la fiabilité et le temps de réponse qui garantisse les limites de fonctionnement exigées).

[18] - Par exemple un logiciel fonctionnant sous OS9 Mac ne peut fonctionner sur un CPU Intel (sans émulateur), tandis qu'un logiciel conçu pour fonctionner sous OSX le peut. Le système d'exploitation doit pouvoir exploiter les capacités du CPU et les logiciels doivent être compatibles avec ce système d'exploitation spécifique. Par exemple, actuellement bien des CPUs multicœurs font du 64bit, mais si les systèmes d'exploitation savent exploiter ces ressources hardware, souvent les logiciels ne les exploitent pas.

[19] - Voir Lightner (2010c). À ce sujet, mon contact informaticien a offert les commentaires suivants:

[20] - De ce point de vue, par rapport au mot “ cheval ”, la chaîne de caractères “ x nmuqierveb ” constitue un nouveau mot. Du point de vue de la théorie de l'information de Shannon, ce qui compte c'est la nouveauté et non la question du sens.

[21] - La copie exige toute de même un minimum d'intelligence (et des mécanismes/outils pour effectuer la copie), mais pas nécessairement d'originalité.

[22] - Et pour savoir ce qu'est l'argumentaire créationniste, il FAUT se référer directement au matériel (articles et vidéos) produits par les créationnistes car les évolutionnistes déforment régulièrement l'argumentaire créationniste. Lorsque les évolutionnistes critiques les créationnistes, dans presque tous les cas, ils éviter de citer les sources, ce qui permettrait à leurs lecteurs de vérifier si leurs affirmations sont déformées ou pas.

[23] - Désignés jusqu'ici du terme “ mutation ”.

[24] - Les vidéos présentés par Juby sur YouTube comportent du matériel scientifique sérieux, mais présentées avec un humour décapant qui ne plaira pas à tous...