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Samizdat

L'Allemagne Nazi et le Québec de 2017:
convergences et divergences
(un regard au-delà du mirage postmoderne).





Paul Gosselin (2017)

Dietrich Bonhoeffer
Récemment j'ai lu une biographie de Dietrich Bonhoeffer[1] que m'a filé un copain. J'avoue que la vie de Bonhoeffer m'a assez captivé...

Bonhoeffer fut un théologien et pasteur Luthérien allemand qui a vu de très près les événements de la montée du nazisme allemand et de la Deuxième guerre mondiale et qui eut le courage de s'opposer directement à Adolph Hitler et l'idéologie nazie. Lors d'un séjour aux États-Unis en 1930 il fut influencé par des évangéliques noirs de la Abyssinian Baptist Church de Harlem à New York. Revenu en Allemagne, il verra la prise du pouvoir par les nazis et sera traqué par la Gestapo, il trouvera malgré tout le temps de se fiancer, mais après son arrestation, il devra se contenter d'échanger des lettres d'amour avec sa fiancée[2]. Pas tout à fait le cadre romantique idéale... Ils n'ont jamais eu occasion de se marier.

Dans sa biographie de Bonhoeffer, Eberhard Bethge[3] mit en lumière la Résolution de Fanø (Danemark) émis à cette conférence œcuménique en 1935[4] par 50 délégués protestants, dont Bonhoeffer, (2000: 479).

Hitler, politicien habile, ne chercha pas à abolir ou éliminer physiquement le christianisme en Allemagne, mais prit des mesures déterminées afin de corrompre et d'assujettir les églises allemandes à l'idéologie nazie. Ainsi fut mis en place la Reichkirche, c'est-à-dire l'église du Reich, formée de clergé catholique et protestant ayant accepté la soumission absolue au Führer (et, par ricochet, ayant accepté de se taire sur les politiques de guerre, l'Holocauste, les politiques eugéniques, racistes et antisémites des nazis). Bonhoeffer, pour sa part, fit preuve d'un courage assez remarquable, car deux jours après la prise du pouvoir par Hitler, il fit diffuser à la radio une critique du Führer-princip, ce concept du leader absolu, au-dessus de tout autorité et tout loi morale. Il n'avait que 26 ans... Voici un extrait (Bonhoeffer 1965: 203-204)

En 1934, Bonhoeffer participera à la rédaction de la Déclaration de Barmen qui fut le coup de barre permettant l'organisation d'une église protestante indépendante des autorités religieuses contrôlées par les nazis, connue comme l'Église confessante. Entre autres, la Kristallnacht[5], contribua à durcir l'attitude antinazie de Bonhoeffer. La Kristallnacht fut donc la nuit où les nazis initièrent un pogrom contre les juifs partout en Allemagne du 9 au 10 novembre 1938, menée par les forces paramilitaires de la SA ainsi que des civils allemands. Le nom Kristallnacht fait référence aux éclats de verre brisés qui jonchaient les rues après que les fenêtres des magasins, des bâtiments et des synagogues appartenant aux juifs aient été saccagées. Ayant des contacts en haut lieu de l'État nazi, Bonhoeffer eut vent de beaucoup d'atrocités nazies bien avant qu'elles soient connues du grand public. De pacifiste qu'il était initialement, Bonhoeffer finit par participer à la tentative d'assassiner Hitler. Cela lui coûtera très cher. C'est évidemment un paradoxal qu'un pacifiste se retrouve dans cette situation, mais on a dit au sujet du contexte de la vie de Bonhoeffer qu'agir était un geste aussi coupable que ne pas agir et ne rien dire.

À un collègue qui dit à Bonhoeffer « Je vous trouve bien imprudent et m'inquiète à votre sujet. » il répondit : « Inquiétez-vous plutôt de ce qu'il risque d'advenir de l'Évangile. Christ va-t-il nous trouver assoupis ?»

En avril 1942 Bonhoeffer fut arrêté et fut transféré d'une prison à une autre. Le 9 avril 1945, dans les derniers jours de la Deuxième guerre mondiale, Bonhoeffer fut exécuté par pendaison à la prison de Flossenbürg.[6] Dans une biographie de Bonhoeffer, Renate Bethge émet ces commentaires de Bonhoeffer (1991: 33-35):


«En 2008 un cours de catéchisme postmoderne qui porte le nom Éthique et culture religieuse (... qui met au même plan Moloch, Mahomet, Jésus, Bouddha, Baal, les Pokémons et le Carcajou amérindien) a été imposé sur l'ensemble du système scolaire québécois. Le totalitarisme postmoderne québécois: le cas de l'éducation.
Au Québec les commissions scolaires confessionnelles protestantes et catholiques (autrefois protégées par la constitution canadienne [ou AANB]) ont été dissoutes en 2000[7] et plus tard les cours de religion catholiques et protestants, que l'on disait garantis, ont étés abolis aussi. En 2008 un cours de catéchisme postmoderne[8] qui porte le nom Éthique et culture religieuse (un cours syncrétique qui met au même plan Moloch, Mahomet, Jésus, Bouddha, Baal, les Pokémons et le Carcajou amérindien) a été imposé sur l'ensemble du système scolaire québécois. Depuis les étudiants du primaire et secondaire (équivalent du lycée en France) se voient imposés, sans aucun option d'exemption, ce catéchisme postmoderne pendant 13 ans. Même dans les écoles privées, on ne peut s'y soustraire (car le gouvernement verse des sous, alors la crainte de perdre ces subsides assure l'assujettissement).

Si les partisans du cours d'Éthique et culture religieuse affirmaient qu'il avait pour but d'apprendre aux Québécois la "tolérance", mais dans les faits en mettant en place ECR, les partisans de ce cours ont eux-mêmes piétinés les droits établis des parents, des enseignants et des commissions scolaires afin de l'imposer sur tout le système scolaire et le rendre obligatoire.

Une des caractéristiques d'un régime totalitaire est sa prédisposition à piétiner les droits de ses citoyens lorsque cela lui semble utile pour atteindre ses visés idéologiques. On peut penser immédiatement aux nombreuses restrictions qui on pu être imposés par le régime Nazi aux juifs en Allemagne. Voici quelques exemples :

Et qu'en est-il de la situation au Québec en 2008? Quels sont les droits des citoyens que l'État a abolis?

Le projet de loi 95[10] qui abolit la liberté de conscience des enseignants, en abrogeant l'article 20 de la Loi sur l'instruction publique. Désormais, un enseignant peut se retrouver forcé d'enseigner un cours dont le contenu est contraire à ses convictions.

Mais revenons au cours d'Éthique et culture religieuse. Avant 2007 le système scolaire était bien plus tolérant et offraient aux parents des choix réels, entre des cours de religion catholiques, protestants, moral (pour parents athées ou désintéressés du christianisme) et dans les écoles privées, des cours de religion judaïques ou influencés par l'Islam. C'était donc le droit des parents de choisir quel cours de religion allait suivre leurs enfants. Ce droit, inscrit dans la British North America Act (1867 - section 93) au cœur de la constitution canadienne et il était présent dans la Charte des droits du Québec[11] mais fut abrogé et suivi par l'imposition du cours d'Éthique et culture religieuse par l'État québécois sur TOUT le système d'éducation au Québec, autant public que privée. Si auparavant les parents avaient le droit de décider de l'éducation de leurs enfants, maintenant ce droit leur a été retiré[11a] . Évidemment on leur laisse toujours la responsabilité de torcher les fesses, payer les factures et ramasser le vomit lorsque leurs enfants sont malades. Ce privilège, les parents peuvent le garder...

Plutôt que d'imposer ECR de force sur toute la population scolaire du Québec, il aurait été fort intéressant d'offrir le cours d'ECR en parallèle aux cours existants auparavant afin de voir combien de Québécois en voulaient vraiment et pour voir combien de parents l'auraient choisis librement. On peut gager que ça aurait été un FLOP risible... L'imposition de ce cours sur tous les Québécois est la meilleure démonstration que l'on peut trouver du mépris des droits individuels et de l'hypocrisie de nos élites postmodernes. Il faut bien comprendre une chose, les postmodernes méprisent profondément la liberté et le choix individuel. Pas question donc pour eux de faire du porte à porte pour faire des convertis à leur système de croyances. À leur point de vue, c'est leur droit d'exploiter l'État (et toutes ses ressources) afin imposer d'en haut leur système idéologico-religieux.

Personne n'y échappe. Mes deux garçons y sont passés. Et ce cours impose un système de croyances postmodernes où toutes les religions s'équivalent. Même les athées n'en veulent pas[12]. Quelqu'un a décidé que les québécois allait servir de cobayes... mais personne n'a songé nous demander si les québécois en voulait... Il aurait été fort intéressant d'offrir ce cours d'ECR en parallèle aux cours déjà existants pour voir combien de parents Québécois l'auraient librement choisis. On peut gager que ça aurait été un FLOP risible... L'imposition de ce cours sur tous les Québécois est la meilleure démonstration que l'on peut trouver du mépris des droits individuels et de l'hypocrisie de nos élites postmodernes. Et chose curieuse, l'historien Américain Richard Weikart (spécialiste de l'Allemagne nazi) signale que sous le régime nazi, bien que ce soit sous certaines restrictions, les classes de religion ne furent pas abolis sous les nazis (communication personnelle)

Peut-on donc déduire qu'au Québec nos élites postmodernes sont moins flexibles et moins tolérants que les nazis en matière de religion ?

Je me suis impliqué dans cette bataille autour du cours d'Éthique et culture religieuse et j'ai fait une présentation à la commission d'enquête Bouchard-Taylor sur la non neutralité idéologique du cours d'ECR. Après ma présentation le 30 oct. 2007, le commissaire Gérard Bouchard m'a adressé le commentaire suivant :

«Manifestement ce que ne peuvent tolérer nos élites postmodernes est l'affirmation d'une loi morale absolue, au-dessus de l'État. Il est donc très clair que pour nos élites postmodernes[14], le droit des parents de guider leurs propres enfants dans la formation de leur vision du monde est un obstacle à leur pouvoir absolu. Il faut donc l'écarter et c'est ce qu'on fait au Québec. Manifestement ce que ne peuvent tolérer nos élites postmodernes est l'affirmation d'une loi morale absolue, au-dessus de l'État[15]. Sur ce point, il y a accord parfait entre nazis et les élites postmodernes. L'historien français, Jean Daluces, obervait (1950/1994: 315) «L'éducation de la jeunesse, déclare Baldur von Schirach, chef de la jeunesse du IIIe Reich, - est un droit inaliénable de l'État.» C'est assez clair. Manifestement, dans les deux cas, la liberté de choix des parents ne compte pour rien. Il est donc utile de prendre conscience que Bouchard partage une vision du rapport État/famille qu'avait aussi les Nazis. Dans son étude sur les intellectuels, Julien Benda (La trahison des clercs) offre ces commentaires au sujet du rapport État/famille chez les Nazis :

Le nazisme voulait que l’enfant lui appartînt, non à la famille. « Nous prenons l’enfant au berceau », déclarait un de ses chefs – qui ajoutait, toujours en homme d’ordre : « Et nous ne lâchons l’homme qu’au cercueil . » [citation tiré de la Préface à l’édition de 1946]

Et malgré un appel à la cour suprême du Canada, aucune exemption au lavage de cerveau d'ECR fut accepté, tout comme ce fut le cas d'ailleurs dans l'éducation idéologique sous le régime nazi avec les Jeunesses hitlériennes (Hitlerjugend) et qui devint obligatoire à tout jeune Allemand dès 1936[16] servant, entre autres, d'avant-poste de recrutement à la Wehrmacht (l'armée Allemande).

Jeunesses hitlériennes (Hitlerjugend)

Et tout comme l'État nazi a cherché limiter le droit des chrétiens à enseigner de manière intègre les principes chrétiens, le tout soutenu par la Reichkirche, au Québec de même l'organisme Direction chrétienne est intervenu à plusieurs reprises lors des rencontres de la Table de concertation protestante sur l'éducation (TCPE) en 2007-2008 afin de convaincre les diverses églises protestantes d'accepter la position gouvernementale malgré l'abrogation arbitraire des droits des parents, des enseignants et des commissions scolaires et ne pas faire d'opposition. On nous a dit "la position unanime de la Table est qu'elle doit contribuer à équiper les parents à faire face au cours d'ECR, ce qu'elle fait, en collaboration avec Direction Chrétienne." Un communiqué (2008) sur le site de DC (signée de Danielle Lajeunesse[17]) affirmait:

Mais non seulement DC a manœuvrée sur le plan politique afin que la position gouvernementale soit acceptée par les églises Protestantes (sans protester...) DC a même préparé du matériel pédagogique pour faciliter les choses (à l'État) (2008).

On constate donc l'intention de nos élites postmodernes: il n'est pas acceptable de fournir de l'information sur les religions après que les enfants ont eu le temps de former et d'affermir leurs croyances sous l'autorité de leurs parents dans le contexte du foyer, car le but de l'imposition d'ECR est donc de mettre la main sur les enfants avant que cela puisse survenir et d'endoctriner et modeler la vision du monde de nos enfants à l'image des grands penseurs universitaires postmodernes, si sages et si éclairés!


Hypocrisie et mépris du peuple chez les élites postmodernes
Au Québec, on n'a qu'à penser à toutes ces consultations populaires, ces états généraux et commissions exploitées par le gouvernement pour consulter la population et lui permettre de s'exprimer sur des questions telles que les écoles confessionnelles et les cours de religion. C'est un fait qu'on a consulté la population, que durant des années il y a eu des études et de nombreux comités, incluant des parents, enseignants, spécialistes de l'éducation, des représentants des communautés religieuses catholiques et protestantes, des mémoires ont été déposés, etc. Tout ça est exacte, mais il faut constater que le processus a été fortement encadré, les intervenants savamment choisis et les rares voix dissidentes ont, en général, été marginalisés de manière très efficace. Par la suite, on a vu nos élites bureaucratiques (non-élues) se retourner et faire ce que les comités d'experts avaient décidé bien avant.... Comme on dit au hockey, la game s'est jouée ailleurs et était terminée depuis longtemps et les points déjà comptés. Dans son livre Propagandes, le sociologue Jacques Ellul explique que ce comportement est commun aux régimes totalitaires (1962/2008: 149-150):

Lorsqu'en avril 1957, le peuple soviétique fut appelé à étudier et discuter les thèses de Khrouchtchev sur la réorganisation économique, nous nous sommes trouvés en présence d'une admirable opération. Le thème général, c'est que tout est décidé par le peuple. Comment le peuple ne serait-il pas d'accord ensuite ? Comment ne donnerait-il pas une adhésion totale à ce qu'il a élaboré ? Les Thèses lui sont soumises. Bien entendu, elles lui sont expliquées dans toutes les organisations du Parti, dans les Komsomols, dans les Syndicats, dans les Soviets locaux, dans les usines, etc., et ce sont évidemment des spécialistes de l'Agit Prop qui présentent ces thèses et les expliquent. Puis on discute. Et la Pravda ouvre ses colonnes, où de nombreux citoyens expriment leurs points de vue, font des observations, proposent des amendements. Une fois cela fait, qu'arrive-t-il? Exactement pour la Réforme économique ce qui s'est produit par exemple pour le régime des retraites en 1958: après cette immense discussion, le projet gouvernemental intégral, sans aucune modification, est voté par le Soviet suprême. Même les modifications présentées et soutenues par des députés sont rejetées, à plus forte raison celles présentées par des citoyens. Car, celles-ci ne sont jamais que des opinions individuelles: et d'un point de vue démocratique l'on ne peut en tenir compte. Seulement on a donné au peuple l'immense satisfaction de le consulter, de le faire discuter, d'avoir l'air d'écouter son avis. C'est l'apparence démocratique, dont aucun gouvernement autoritaire ne peut plus se passer.

N'est-ce pas curieux de voir le l'État québécois imiter le comportement de régimes totaitaires? Chose certaine, ce comportement est celui d'une élite hypocrites qui se fout complètement de la volonté du peuple. Mais bon, les élites postmodernes ont sans doute appris quelques leçons depuis l'époque de la Guerre Froide. Si, par exemple, on devait leur demander quelques exemples où il ont effectivement modifié leur programme suite à des suggestions ou commentaires de citoyens, sans doute ils pourraient en trouver. Mais pour ce faire, il suffit que ces suggestions aillent dans le sens souhaité, voir même été prévus par le programme, mais non exprimés afin qu'un citoyen correctement motivé ait proposé cette suggestion. Eh voilà, et le tour est joué...


Convergences/Divergences

L'intolérance postmoderne[19] peut prendre plusieurs formes, mais il faut surtout prendre conscience où nous mène cette logique, c'est-à-dire vers une situation où, pour ceux qui croient vraiment à la vision du monde judéo-chrétienne, la “liberté religieuse” finirait par ne signifier rien d'autre que la possibilité de cultiver un état d'esprit “émotif/intellectuel” particulier, mais sujette à la clause suivante, c'est-à-dire que l'expression de l'une de ces croyances en public serait désormais jugée offensante, une "offense" (au besoin) sujette à des amendes, contreventions ou sanctions sociales ou pénales...

Karl Marx, auteur de Das KapitalIl est vrai que nos élites postmodernes au Québec n'endossent pas des méthodes aussi brutales que celles employées par les Nazis. À ce titre, on peut penser à la Nuit des longs couteaux[20] (le 29 juin 1934) où plusieurs adversaires du parti Nazi (de l'aile SA) furent non pas arrêtés, mais assassinés par les SS et la Gestapo. Au Québec, il n'y a pas de martyres comme le cas de Bonhoeffer. Nos élites postmodernes ne font pas appel à de telles méthodes. Mais est-ce que cela veut dire que nos élites n'ont pas du sang sur les mains? Si on considère le sang de millions d'enfants tués par l'avortement depuis deux générations cela change la donne. Je pense qu'à ce titre, aux yeux de Dieu[21], nos élites postmodernes sont tout aussi coupables que les nazis.

Par ailleurs, tout comme les nazis, nos élites ne hésitent pas à transformer les médecins, malgré leur serment d'Hippocrate, en bourreaux et assassins. Je suppose que la logique c'est que si on exécute des gens par le biais de personnel médical, c'est moins pire qu'un peloton d'exécution?? Possiblement on recherche un effet psychologique, c'est-à-dire entre les mains de personnel médical, le bétail a moins de chances de s'exciter...

Un autre point où nos élites postmodernes divergent assez radicalement des nazis est au sujet de leur visage public. À la fin du 19e et au début du 20e siècle tous les mouvements idéologiques issues des Lumières émettaient des programmes, mettant ainsi sur papier leurs convictions et projets. Cela est vrai autant des divers mouvements marxistes, des communistes soviétiques, des nazis et autres mouvements fascistes. Chez les nazis, il y a évidemment Mein Kampf et chez les communistes, Das Kapital (ou encore Le petit livre rouge de Mao). Eh oui, des trucs soporifiques qu'on ne lit maintenant que si c'est une lecture obligatoire dans un cours universitaire... Et généralement ces divers mouvements ajoutèrent à cela, la face publique d'un leader adulé. Chez les soviétiques le visage humain représentant ces mouvements furent Lénine et Staline et le Ché, chez les fascistes, Hitler ou Mussolini. Mais le système idéologico-religieux postmoderne est plus hypocrite et ne joue jamais cartes sur table[22]. Chez eux, il serait impensable de publier un programme, et mettre sur papier leurs convictions et projets de société afin que tous puissent les examiner (et critiquer). La stratégie postmoderne est TRES efficace, c'est-à-dire d’imposer leur vision du monde dans les divers cercles de pouvoir et d'influence en Occident, le tout derrière une façade de neutralité et d’anonymat. La normalité au 21e siècle, c'est eux qui la définissent. Faire du porte à porte pour faire des convertis ne leur convient pas du tout (trop fastidieux). Ils préfèrent imposer leur vision du monde d'en haut.[23] Et pour pousser le troupeau dans la bonne direction, on exploite à fond le langage manipulateur en les faisant valoir qu'il faut être progressistes, ouverts, tolérants, bla, bla, bla, bla... Les postmodernes sont extraordinairement créatifs pour débiter un nuage de conneries verbales afin d'ériger un aura de neutralité autour de leur système de croyances, écartant ainsi les regards indiscrets. À la fin les nazis furent au moins plus honnêtes sur leurs convictions et projets de société que ne le sont les postmodernes.

SA (Sturmabteilung) ou chemises brunesMais il y a d’autres points de contact entre nazis et postmodernes. Dans leur période de prise de contrôle en Allemagne, les nazis se sont adjoints le mouvement des SA (Sturmabteilung) ou chemises brunes. Les SA servaient en quelque sorte de service d’ordre lors des réunions nazies (mettant à la porte des individus opposant la propagande nazie), et d’un autre côté servant de service de désordre en semant la zizanie dans les réunions de groupes opposés au nazisme. Les SA furent impliqués à de nombreux actes de violences dans les années 1920, en particulier lors de combats de rues contre des groupes communistes. Les SA furent également impliqués dans la Kristallnacht, où les synagogues et commerces juifs furent saccagés. L’avantage principal d’un tel groupe adjoint est que le pouvoir peut l’exploiter à fond pour intimider les opposants du parti, mais s’il survient des dérapages, on peut facilement le désavouer et s’en débarrasser sans trop de dommages[23a]. Selon l’expression cynique de Lenine ce sont donc des idiots utiles. Chez les postmodernes on constate des stratégies semblables, mais puisqu’en général les postmodernes dédaignent la violence ouverte, ce sont davantage des personnages médiatiques, politiciens et avocats qui servent de troupe de choc postmodernes. Étant donnée que la sexualité est actuellement le champ de bataille idéologique de choix des postmodernes, leurs troupes de choc y sont très actifs. On procède de manière assez méthodique d’ailleurs. 1) on identifie les opposants au point de vue postmoderne 2) on les discrédite aux yeux des masses 3) on les attaque (sur le plan légal d'abord). Voici un très petit échantillon de leur activités sur le champ de bataille idéologique de la sexualité :

Et si en général, les postmodernes dédaignent encore exploiter la violence, l'Occident semble parvenu à un stade où ce n’est pas exclu. A ce titre on peut penser au mouvement Antifa aux Etats-Unis. Wikipédia note à son sujet :

Mais revenons à l’Allemagne nazi. Lorsque les Alliés eurent conquis le territoire Allemand dans les derniers mois de la Deuxième guerre mondiale et qu'ils découvrirent les horreurs des camps de concentration, ils furent aussi confrontés à des villageois vivant à proximité qui affirmaient leur innocence et ne pas savoir ce qui s'y passaient... Pour couper court à de telles explications, les Alliés forcèrent les dignitaires locaux de visiter les camps et voir de leurs propres yeux les horreurs qui s'étaient déroulés à deux pas de chez eux pendant des années. En Occident postmoderne, l'avortement est un crime semblable. Ni vue, ni connu... Un crime invisible. Il n'habite pas notre conscience collective. Si certains jours de l'année certaines femmes ne dorment pas très bien, en se rappelant ce qui aurait pu être, qui s'en souci? Mais imaginons un moment si au Québec un bon matin que pour chaque enfant tué par avortement, il devait se retrouver un petit sac en papier brun avec un bébé mort dedans devant la porte de chaque maison ou appartement où habite une femme ayant eu un avortement. Est-ce que cela serait nécessaire pour réveiller nos consciences mortes?


Jeux d'intimidation postmodernes

On pourrait penser que sous les nazis, l'oppression ouverte et brutale furent les seuls moyens employés contre leurs adversaires. Ce ne fut pas le cas. Dans sa biographie de la vie de Bonhoeffer, Eric Metaxas décrit la situation vécue par les chrétiens de l'Église Confessante en Allemagne sous les Nazis (2014: 112).

Chez nos élites postmodernes québécois, on entend des bruits que, pour faire pression on pourrait supprimer le statut d'organisme charitable aux églises[24] qui ne seraient pas suffisamment serviles à l'État et à la religion postmoderne[25]. Le chef actuel du parti politique la CAQ, François Legault, a déjà fait des commentaires dans ce sens. On peut supposer qu'on attend le bon moment pour mettre à l'exécution de telles initiatives. Sans citer Legault directement, la journaliste Jocelyne Richer note (La Presse - 2015)

Voici un exemple récent des stratégies manipulatrices exploitées par nos élites postmodernes occidentales à l'égard des églises fidèles aux principes bibliques. Il s'agit du cas récent d'une église américaine où le leadership a eu le courage d'appliquer en publique la Parole de Dieu à une question de moralité sexuelle, c'est-à-dire le cas d'un individu voulant se prévaloir des responsabilités et privilèges de membre, mais refusant catégoriquement de couper avec son péché d'homosexualité. L'église en question est la Watermark Community Church de Dallas au Texas. Cet article de blog explique le cas:

Wintery Knight (2017) Should people in sinful lifestyles bully churches into celebrating them? (Blog)

Évidemment les grands médias ont eu vent de l'histoire et ont fait un tollé de l'intolérance incroyable de cette église. Je me demande si on pourrait trouver UN seul exemple d'une procédure semblable dans une église évangélique au Québec ou en France? Aura-t-on le courage d'appliquer une discipline nécessaire et, en même temps, de faire face à ce genre de chantage et d'intimidation médiatique? La question se pose au leadership évangélique de cette génération: Est-ce qu'on se souci davantage de Vérité ou de ce que le monde dit de nous? Est-ce la crainte de Dieu qui nous motive ou la crainte de l'homme ? Et est-ce qu'on aurait le courage d'appliquer la discipline de manière équitable, sans hypocrisie, par exemple à un chrétien/chrétienne qui cherche à divorcer son conjoint sans motif biblique valable ou encore un homme d'affaires[26] malhonnête (qui verse pourtant régulièrement sa dîme...)?

L'auteur de cet article (WN) observe au sujet de cette situation:

Pour ma part, je ne suis pas du tout étonné qu'un individu gai exploite les médias pour intimider une église chrétienne afin de faire accepter son péché, car dans certains cas, je crois que des individus tels que ce Jason Thomas puissent être téléguidés, c'est-à-dire envoyés délibérément par les élites postmodernes dans des églises évangéliques dans le but précis de déstabiliser et discréditer leur position sur la moralité sexuelle. Et si on n'a pas vu de tels cas dans les églises évangéliques au Québec ou en France, je pense qu'il ne faut PAS être naïfs, on va en voir. Ce n'est qu'une question de temps. Tout ceux qui sont impliqués à haut niveau dans les regroupements d'églises/dénominations DOIVENT y penser sérieusement... Trop souvent nos églises évangéliques de cette génération se soucient davantage de leur réputation (opinions des hommes) que de vérité ou d'intégrité doctrinale. Ah, j'oubliais, ils sont aussi TRES sensibles à l'aspect business de la vie d'église au point où ils peuvent avoir une tendance maladive de vouloir éviter toute prise de position considérée controversée par nos élites postmodernes. Est-ce que la préoccupation fondamentale est de plaire aux hommes plutôt que plaire à Dieu ? Où sont les Jerubbaal dans notre génération de leadership évangélique?

Mais des églises aux Etats-Unis ont eu le courage de confronter directement le relativisme sexuel que l'on impose partout en Occident. Le résultat, le Nashville Statement, un communiqué de presse signé par plusieurs évangéliques Américains de haut niveau, dont le pasteur Baptiste, Albert Mohler[27]. Et au Québec ou en France, serait-ce même pensable de trouver des leaders évangéliques avec un tel courage ou sommes-nous trop confortables dans notre marginalité pour jouer le rôle de sel de la terre dans notre génération ? La question posée à Esther se pose également à nous : “ Ne t'imagine pas que tu échapperas seule d'entre tous les Juifs, parce que tu es dans la maison du roi; car, si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d'autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté? ” (Esther 4 : 13-14)

Et si le leadership évangélique francophone refuse de jouer ce rôle de sel de la terre dans cette génération, notre Seigneur lui-même fait un avertissement solonnel «Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.» (Matt 5 : 13)

Dans la bibliographie à la fin de ce texte Albert Mohler donne un exemple pitoyable[28] du leader protestant qui cherche désespérément de s'assoir sur deux chaises en même temps, c'est-à-dire faire plaisir aux élites postmodernes tout en gardant le respect des chrétiens. En somme, un modèle à éviter... Les conseils de Mohler (2017) aux pasteurs de cette génération touchant le combat pour la Vérité valent la peine d'être médités avec beaucoup de sérieux.

Il faut constater que nos élites postmodernes ont déjà pris l'habitude de classer les leaders et églises évangéliques qui osent rester fidèles aux Écritures sur les questions de moralité sexuelle d'intolérants, extrême droite ou d'intégristes, etc, etc... Et pour augmenter la pression d'un cran, ces églises au Canada pourraient se voir retirer leur statut d'organisme charitable, avec les exemptions d'impôts qui en découlent[29], menace qui frappe directement au cœur du business d'église. Une pression exercée à cet endroit aurait toutes les chances de produire l'effet désiré (par l'État et les élites postmodernes).

Mais il reste un point où la situation du Québec sur la question de la religion diffère de l'Allemagne nazie avec son Reichkirche ayant fait vœux de loyauté absolue à Hitler est que sous les régimes postmodernes qui règnent en Occident actuellement, de tels vœux seraient jugés inopportuns, car ils pourraient exposer clairement au regard l'Adversaire idéologique. Dans l'Occident postmoderne on préfère de que les choses restent floues et que l'on ne puisse pas identifier l'Adversaire idéologique, qui préfère agir dans l'ombre. On évite donc les confrontations trop ouvertes. La stratégie préférée des postmodernes est de saper et discréditer, concept par concept, tout vestige d'influence judéo-chrétienne. Dans ce contexte, puisque les élites postmodernes contrôlent de manière presqu'absolu l'éducation (à tous les niveaux), la culture populaire, ainsi que les grands médias[30] et nos élites juridiques, des vœux de loyauté absolu à un leader ou une idéologie deviennent alors superflus, inutiles.

Je me doute que quelques lecteurs québécois ont pu sursauter en lisant les lignes qui précèdent et peuvent même penser: "mais est-ce que tu m'accuse d'être un sympathisant nazi?" Non, non, non... À leur crédit, nos élites postmodernes rejettent clairement le racisme nazi ainsi que les méthodes brutales et violentes exploitées par les nazis[31]. S les postmodernes rejettent la supériorité d'une race, tout relativistes qu'ils sont, il n'y a aucune ambiguïté dans le discours : le système de croyances postmoderne est sans conteste supérieur à tout vestige de croyances issues du système judéo-chrétien. Mais à l'égard de la religion islamique, les postmodernes sont affligés de mutisme. La critique n'est pas permise. D'ailleurs le terme islamophobie[32] est abondamment appliqué à celui qui ose critiquer ou remettre en question ce système de croyances. Et ici, il y a un curieux parallèle, car Hitler se sentait des atomes crochus avec cette religion, car dans ses Libres propos, il fit ce commentaire[33] (1954 : 297).

Mais avant que les émotions partent au galop, il faut faire la part des choses. Et dans ce but, j'inviterais mes lecteurs postmodernes à réfléchir sur une question plus précise (et plus gênante): Si nos élites postmodernes rejettent haut et fort l'idéologie nazie est-ce possible tout de même qu'elles affichent par moments des attitudes et comportements tout à fait comparables[34] à ceux des nazis? C'est une question qui se pose (et à laquelle il ne faut pas se défiler). Par ailleurs, il y a la question de l'attitude des postmodernes à l'égard des juifs. Si l'attitude postmoderne touchant les juifs et plus subtile (c'est-à-dire hypocrite) n'est-elle pas comparable à bien des égards à celle des nazis? Ouais, je sais, je sais, les postmodernes rejettent l'antisémitisme, mais si on compare les attitudes postmodernes à l'égard de la nation où habite un grand nombre de juifs (Israël), particulièrement si on se penche sur le mouvement BDS (Boycott, Divest, Sanction[35]) qui cible directement la nation d'Israël, mais également des firmes israéliens ou encore des individus citoyens de ce pays, alors il y a beaucoup de parallèles. À ce sujet, Uwe Becker, le maire de Francfort fit ce rapprochement entre les tactiques des BDS et ceux des nazis (Tzvi 2017):

Et si le mouvement BDS ne prône pas ouvertement la violence contre Israël, dans les faits il ne s'offusque pas des groupes politico-idéologiques qui n'hésitent pas à employer la violence contre Israël. Et en évitant de condamner ouvertement la violence envers Israël, le mouvement BDS se fait tacitement complice.

Un autre point où diffère l'Occident postmoderne du régime nazi est la situation des mass médias. Si dans un régime totalitaire classique les médias sont directement et explicitement contrôlés par l'État, ce n'est pas le seul moyen de parvenir d'imposer l'uniformité idéologique et étouffer toute remise en question sérieuse. Si les médias sont déjà aux mains d'institutions dont les visées idéologico-religieuses sont compatibles avec celles des élites, la question d'un contrôle directe et explicite par l'État[37] (ou de tout autre organisme centralisé), comme chez les nazis, ne se pose même pas. Ce serait bien inutile. À vrai dire, cela pourrait même être nuisible, et pour diverses raisons. Un contrôle directe des médias par l'État impliquerais l'engagement de ressources importants ($ et main d'œuvre) et d'autre part, cela aurait la conséquence désagréable de rendre la situation TROP claire, c'est-à-dire d'exposer à la vue de tous les visés idéologiques des élites.

Si de manière générale les idéologies issues des Lumières (modernes et postmodernes) sont très douées pour culpabiliser les autres (ah, les Croisades, ah l'Inquisition, ah, les sorcières de Salem, ah le cas de Galilée[38], etc.) elles restent tout à fait incapables d'une remise en question sérieuse sur les défauts de leur propre système de croyances ou des comportements qui en sont les conséquences logiques[39]. Il vaut mieux ne pas retenir son souffle à ce sujet... Évidemment si on met nos élites postmodernes devant une remise en question sérieuse de leur système de croyances, celui qui a l'audace de le faire sera inévitablement taxé de tenir un discours biaisé, malhonnête, haineux, etc. etc.. Le truc est donc de changer le sujet au plus tôt. Les prestidigitateurs doués savent très bien que pour réaliser efficacement leur performance, qu'il est essentiel d'attirer l'attention de l'auditoire ailleurs que là où ça compte...

Puisqu'une remise en question sérieuse du système de croyances postmoderne est impossible, sans doute on fera valoir que cet article est le fruit de recherches bâclées, mal compris et que (inévitablement) son auteur n'entend rien à son sujet. Case closed, comme disent les anglais...

Clive Staples Lewis
Le mot de la fin
CS Lewis, dans son essai L'Abolition de l'homme, fit ces commentaires prescients (1943) :

Je crois qu'après la Seconde guerre mondiale, nos élites modernes et postmodernes eurent un moment de révélation ou du moins une prise de conscience critique. Les méthodes brutales, exploitées pour isoler ou éliminer physiquement les adversaires idéologiques d'un régime ont le désavantage quasi-inévitablement de se retourner contre leurs utilisateurs, exposant aux yeux de tous les adversaires en jeu (et créant alors des ennemis déterminés). De ce fait, ces élites modernes et postmodernes en Occident préfèrent de beaucoup la brume, c'est-à-dire les méthodes manipulatrices, administratives, juridiques, non coercitives et des jeux de pouvoir dans l'ombre, rendant bien plus difficile l'identification de l'Adversaire. Une fois cette stratégie adoptée, comment se battre contre une brume ? Dans le cas du totalitarisme postmoderne, on peut donc rarement discerner les causes réelles et les leviers du pouvoir (sans s'attirer des accusations inévitables de «complotisme»), mais il nous incombe au moins de prendre note des effets (ou le terra-forming de la civilisation) et prendre du recul pour constater les répercussions sociales à grande échelle.

Mais compte tenu des fondements de l'éthique chez les postmodernes, leur rejet de méthodes brutales et coercitives (comme celles des nazis) pour imposer leurs croyances sur les masses n'est qu'une stratégie pragmatique, opportuniste. Dans le contexte actuel les méthodes brutales et coercitives ne sont pas opportuns ou nécessaires (ou marketing), mais, fondamentalement, rien dans leur système de croyances n'exclue la violence.

Un contact ayant lu ce texte a remarqué qu’il « hésitait à faire des rapprochements avec le nazisme (et notre époque) car le régime nazi sous Hitler fut une expérience plutôt unique dans l’histoire de l’Occident ». En effet il existe des motifs tout à fait raisonnables pour s’abstenir de faire des accusations de nazisme. Sur certains forums web, l’accusation de nazisme est monnaie courante à tel point que l’avocat américain Mike Godwin a émis la loi suivante:

À la fin, de telles accusations de Nazisme deviennent gratuites, sans justification. Dans cette logique, aux yeux de certains un supporteur de Trump est donc nécessairement un nazi. En dernière analyse, ce jugement ne dépasse guère l’affirmation : « Je n’aime pas ce que tu dis, je décrète donc que tu es un nazi (et de ce fait, en public tu dois te taire à jamais, alors ferme ta gueule!) ». Cela revient donc à une motion de censure [unilatérale] et une tentative d’étouffer la liberté d'expression d'autrui (mais motivé par la tolérance, bien sûr...). Si la loi de Godwin décrit assez bien un phénomène observable lors de bon nombre de discussions web, il omet d’examiner une question tout de même très importante. Il ne se soucie même pas d'imaginer des conditions et/ou contextes où, par exemple, un rapprochement entre le nazisme et l’Occident postmoderne serait légitime et même nécessaire... Un tel rapprochement serait-il reconnu comme légitime seulement si on voyait défiler dans les rues des milices au pas de l'oie, dans des uniformes décorés de croix gammées en scandant « Heil... ! » Bon, enfin, vous voyez le portrait, je crois ? Alors la question se pose toujours, à partir de quel moment un rapprochement entre le régime nazi et l’Occident postmoderne peut être considéré légitime ? Ouais, je pense que sur la question précise d’un possible retour massif d’une idéologie affirmant une hiérarchie des races[41] en Occident je pense qu’on peut considérer les chances comme fort négligeables.  Hormis quelques groupuscules, cette leçon semble bien avoir été apprise. Mais pour le reste? Et la tentation du totalitarisme ?

Mais revenons à mon contact qui affirmait le « caractère unique du régime nazi ». Sur le plan historique, évidemment il est incontestable que le régime nazi qui régna en Allemagne de 1933 à 1945 fut unique, mais peut-on vraiment affirmer qu’il sera unique dans toute l’histoire de l’Occident, pour ne JAMAIS se répéter sous une forme ou un autre? Il faudrait être prophète pour faire une affirmation aussi catégorique...

Dans l'article qui précède, j’ai pris soin de signaler quelques différences entre l'ère nazie et la nôtre, et peut-être quelques autres points de divergences pourraient être ajoutés, mais je pense que ce serait une erreur de penser que toutes les leçons de l'histoire ont été retenues et que l’Occident ne pourrait jamais tomber à nouveau dans un piège semblable. J’avoue que ça me semble très naïf (et ce serait très mal connaître la nature humaine surtout) si l'on considère la vision du monde qui anime actuellement nos élites postmodernes. Si le néototalitarisme postmoderne ne comporte pas de visage humain visible, un Hitler, un Staline, un Mein Kampf, un Das Kapital, on peut tout de même se demander ce que fera une élite méprisant les droits de la personne comme les Nazis, mais avec des moyens techniques de surveillance et de collecte de données sur la vie privée disponibles en 2017 qui ferait de la Gestapo des amateurs ridicules sur le plan technique. À mon sens, l’avertissement de l’historien George Santayanna reste très pertinent:




Pour LR

Merci pour la collaboration de Gilles B. (blog: Yapasdpresse.)

Ressource supplémentaire

Lois passées par les nazis pour marginaliser et isoler les juifs de la vie sociale allemande

Pink Floyd - Another Brick In The Wall. (YouTube - 6 min.)


Références

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Notes

[1] - Cette biographie par Eric Metaxas présente Bonhoeffer comme un bon évangélique, mais l'historien Weikart s'objecte à une telle image, car Bonhoeffer fut fortement influencé par la Haute Critique Allemande, rejetant une bonne part de la dimension historique de la Bible, ainsi que les miracles. En somme, la Haute Critique est essentiellement la pensée des Lumières avec un packaging pour théologiens ou, si vous préférez, cela consiste à forcer la Bible dans le lit de Procruste de la pensée des Lumières. Une fois l'opération terminée, il ne reste rien de la Bible si ce n'est quelques récits amusants pour enfants et un résidu dérisoire de “langage moral” (ou ce que Marx préférait appeler “l'opium du peuple”)... Pour se faire une petite idée du personnage, voici la page Wiki de Bonhoeffer.

[2] - Qui a pu le visiter en prison à quelques reprises.

[3] - Un collègue de Bonhoeffer.

[4] - Deux ans après la prise du pouvoir par Hitler.

[5] - Ou nuit de cristal.

[6] - Il est probable que ce fut sur un ordre émanant directement d'Hitler, cherchant, dans ses derniers jours à se venger de tous qui se soient opposés à lui dans le passé. Deux semaines plus tard ce même camp fut libéré par les Alliés.

[7] - Le 14 juin 2000, l'Assemblée nationale adopta la Loi 118 mettant fin au statut confessionnel des écoles publiques, primaires et secondaires, du Québec. Cette loi a été rendue possible grâce à une modification de l'article 93 de la Constitution canadienne, effectuée en 1998, qui permet la création de commissions scolaires linguistiques. Évidemment tout ceci permet, étape par étape [évitant dans la mesure du possible, les confrontations idéologiques ouvertes], de repousser hors du système scolaire tout vestige d'influence judéo-chrétienne et bien assoir le monopole idéologique des propagandiste postmodernes au MELS (Ministère de l'éducation, des loisirs et du sport [du Québec]).

[8] - Ce concept de postmoderne reviendra. Pour se faire une petite idée ce qu'est ce système de croyances ou idéologie, voir Gosselin (2008) Quel est le système de croyances dominant au XXIe siècle ?

[9] - Grâce à la présence de quelques politiciens chrétiens en chambre, C-250 a été amendée. Ainsi, si un individu critique l'attrait homosexuel en se basant sur des textes sacrés ou de la littérature religieuse lors de son argumentation, ne sera pas accusable en vertu de cette loi. L'amendement au Code criminel Canadien précisei:

Mais le cas du pasteur albertain Stephen Boission indique assez clairement que dans les faits de telles "protections" ne valent pas grand chose. En somme, on peut être violent, sans verser de sang...

Canadian Pastor Faces Jail Time And Fines Over Criticism of Homosexuality.

[10] - Cette loi, qui modifie la Charte, a été adoptée sans vote par appel nominal de l'Assemblée nationale du Québec.

[11] - L'article 41 de la Charte des droits et libertés du Québec proclamait, avant d'être émasculé, que “les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement public, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi”.

[11a] - Tout comme le droit de discipliner leurs enfants est retiré aux parents dans beaucoup de pays occidentaux. À ce sujet voir le cas surréaliste du législateur américain, Joaquin Arambula, mis aux arrêts pour avoir osé donner la fessée à sa petite fille de 7 ans qui faisaient une crise pour éviter de se coucher. Là encore on retire le droit de correction aux parents, même si les parents restent les premiers à subir les conséquences d'enfants sans discipline.

Arambula says he was only trying to discipline his daughter after recent child abuse arrest. [California Dem lawmaker arrested for child abuse] (Rory Appleton - The Fresno Bee - 12/12/2018)

[12] - En France, l'intellectuel Régis Debray, autrefois copain de Che Guevara avait proposé un cours semblable pour son pays, mais ce fut rejeté.

[13] - Weikeart ajouta (2017) “crucifixes were ordered removed in Muenster and Oldenburg. In Oldenburg the Nazi officials ended up restoring the crucifixes, but also stipulated that any new schools that were built would not have crucifixes. ”

[14] - Et sur la question du leadership politique postmoderne en Occident, Carol Rushton observe (2016):

[15] - Et au-dessus des élites, élues et non élues, qui le dirigent...

[16] - Exception faite des juifs évidemment... Ceci dit, même des organismes comme les Scouts furent dissous et forcés de joindre les Jeunesses hitlériennes. Ce sort fut même réservé aux 600 000 membres de la Evangelische Jugend, l'organisation de jeunesse de l'Église évangélique.

[17] - Directrice de la Table de concertation protestante sur l'éducation.

[18] - Dont fera partie les fascicules 1 & 2 de la série, Nos enfants dans un monde pluraliste. La foi chrétienne aujourd'hui. Éditeur Direction chrétienne

[19] - Pour consulter une longue liste d'exemples d'intolérance postmoderne, voir le dossier de presse à ce sujet dans la bibliographie.

[20] - Ces évènements ont visé d'abord des membres influents du parti nazi, mais pas jugés fidèles au Führer princip. Vinrent ensuite des assassinats de membres des partis socialistes et communistes.

[21] - Et oui, LUI, le Juste Juge, devant qui tous auront des comptes à rendre un jour, même nos élites postmodernes...

[22] - Pour tricher un peu, et regarder les cartes des postmodernes, on peu lire le chapitre 3 (Le credo fantôme) de Fuite de l'Absolu, volume I.

[23] - Le sociologue français, Jacques Ellul a bien cerné les multiples facettes de la propagande (1962: 22):

[23a] - C’est précisément c’est ce qui arriva aux SA dans la Nuit des longs couteaux (le 29 juin 1934) où la majorité des dirigeants SA furent assassinés. En particulier on a ciblé le chef des SA, soit Ernst Röhm qui avait osé exprimer des critiques de Hitler, trouvant que la révolution nazi n’allait pas assez loin.

[24] - Au Canada et aux États-Unis, ce statut permet le droit d'émettre des reçus pour exemptions d'impôts (pas de clergé rémunéré par l'État en Amérique...) et aussi certaines réductions d'impôts sur leurs parcs immobiliers. Évidemment des pressions financières de ce genre pourraient réduire au silence bien des pasteurs dont la situation est précaire ou qui, tout simplement, jugeraient qu'ils auraient trop à perdre à remettre en question le discours postmoderne en termes de moralité sexuelle (propagande LGBT/transgenre) ou d'éthique médicale (avortement, euthanasie, etc.).

[24a] - Un peu d'histoire... Dans les années 1920-1930, nazis et communistes se livrent une partie de boxe politique, mais dans la rue, il s'agit d'une vraie partie de boxe, avec toutes les semaines des blessés et des morts (d'un côté et de l'autre). Si les nazis ont gagné la partie, c'est qu'ils ont su jouer un jeu plus futé sur le plan politique et dès qu'ils ont pris le pouvoir de l'État en 1933 ils ont éliminé les communistes sur le plan politique. Sans doute si les rôles avaient inversés et que  les communistes avaient pris le pouvoir, ils auraient agis de manière tout aussi impitoyable à l'égard des nazis (et à l'égard toutes leurs autres critiques). Toute l'histoire de l'époque démontre que si le Communisme des Antifas avait pris le pouvoir, ils auraient fait de l'Allemagne un régime aussi oppressif que l'Allemagne nazi, mais en faisant leurs victimes ailleurs. Le mouvement Antifa a donc ses racines idéologiques dans le communisme de l'ère stalinien. L'Antifa (ou Antifaschistische Aktion) fut donc mis sur pied par le Parti communiste allemand (KPD) en 1932 et a tenu son premier rassemblement à Berlin le 10 juillet 1932. Les Antifa furent donc l'image miroir des paramilltaires nazies, les Chemises brunes, mais version communiste. Mêmes méthodes violentes, même intolérance à la liberté d'expression, mais au service d'une idéologique politique différente. Et si aujourd’hui en Occident un mouvement social voulait s’appellera le Ku-Klux-Klan, mais nous affirmant en passant qu’ils n’étaient pas racistes, serait-ce crédible ? Tout cela rappelle les paroles du philosophe George Santayana qui disait. «Ceux qui n’apprennent pas de l’histoire sont condamnés à la répéter.»

[25] - De telles églises seraient alors affublées de l'étiquette intégristes, intolérantes ou extrémistes ou comme un groupe tenant un discours haineux... C'est le langage postmoderne pour désigner les “ hérétiques ”, ceux dont la voix ne peut être entendue... Les postmodernes n'envoient pas leurs hérétiques au bûcher, mais ils ont des méthodes très efficaces pour les discréditer et les marginaliser.

[26] - Et puisqu'on nous dit que les femmes désirent par-dessus tout d'être égales aux hommes en toutes choses, alors ajoutons aussi “une femme d'affaires malhonnête”...

[27] - À ce sujet, au bas de ce texte, voir l'article de Mohler, I signed the Nashville Statement. It's an expression of love for same-sex attracted people.

[28] - Dans l'article intitulé : The Agonizing Ordeal of Eugene Peterson.

[29] - C'est d'ailleurs ce qu'a proposé le chef de la CAQ, François Legault.

[30] - L'écrivain russe, Alexandr Soljenitsyne, a très clairement vu le rôle idéologie des médias occidentaux (1978):

Hitler, en tout cas avait très bien compris le pouvoir idéologique des médias. Dans ses Table Talks, il observa (1941-44/1973: 453)

Aldous Huxley[31] - Mais si les postmodernes rejettent les méthodes brutales et violentes des nazis, cela n'exclue pas l'exploitation de méthodes manipulatrices (ou douces), telles qu'envisagées par Aldous Huxley dans son roman Retour au meilleur des mondes. Huxley décrit de manière époustoufflante, la montée de nos élites postmodernes (1990: 144):

[32] - Et dans la bouche des intellos et médias postmodernes le terme "islamophobie" fait un amalgame malhonnête de deux comportements pourtant TRES distinctes:

1) un geste violent contre un musulman (ou groupe de musulmans)
2) une critique de la religion de l'islam.

Trop souvent nos élites postmodernes brandissent le terme islamophobie en laissant entendre que les deux gestes (énnumérés ci-dessus) soient équivalents et également "criminels". La logique de cet amalgame abouti inévitablement à une situation où, dans le cas de l'islam, on aboli la liberté d'expression, et ce qui nous conduit donc à la Charia. Chez nos élites postmodernes occidentaux, depuis les événements de Charli-Hébdo, il semble bien qu'aucune leçon n'ait été retenue... Il est fort ironique que récemment on ait repoussé d'un talk-show en Californie, l'athée britannique Richard Dawkins, justement pour avoir émis des commentaires trop critiques de l'Islam. Mais de ses nombreuses critiques du christianisme, on s'en fout complètement...

Michael Egnor (2017) Dawkins Gets Expelled. (EvolutionNews - 22/7/2017)

[33] - le 28 août 1942.

[34] - Il y a par ailleurs des parallèles assez ahurissants entre la propagande nazie au sujet de l'euthanasie et celle débitée par nos élites postmodernes en Occident. Pendant le règne nazi, le gouvernement produisit plusieurs films de propagande afin d'avancer la cause de l'euthanasie et de la faire accepter plus largement dans la population. Parmi ces films, on dénombre Was du erbst (Ce que l'on hérite) et Erb Krank (Le mal héréditaire). Des films, tels que Opfer der Vergangenheit (Victimes du passé) ainsi que Das Erbe (L'héritage), ont été présentés en Allemagne, sous les ordres de Hitler, dans 5,300 salles. En 1939, Dasein ohne Leben (Existence sans vie) a été produit par les responsables du programme d'euthanasie T4 afin de rassurer les individus impliqués dans ce programme que celui-ci constituait une procédure humaine et éthique. Ben Mitchell observe (1999):

[35] - C'est-à-dire Boycott, Désinvestissement, Sanctions.

[36] - Et le premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, fit ces commentaires en 2014 au sujet du mouvement BDS:

Et pour justement avoir le point de vue du fondateur du mouvement BDS, voir: Barghouti, Omar (2013) The BDS movement explained. NY Daily News

[37] - Euh... comme ICI Radio-Canada...

[38] - Voir à ce sujet Bergman (2003).

[39] - Voir l'article par Frazee (2017) pour un exemple patent (et typique) du refus absolu de remise en question chez les postmodernes. Le jeu passe par la marginalisation et la discréditation des voix dissidentes. Évidemment toute allusion à des parallèles postmodernes-nazis sera taxée de intellectuellement malhonnête, manquant de rigueur flagrant, exagérée, déplacée, motivée par des vues d'extrême droite, etc. etc...

[40] - Cet essai fut rédigé pendant la Seconde guerre mondiale.

[41] - Comme il fut promu par les évolutionnistes et anthropologues de la fin du 19e et début 20e siècles. Un des promoteurs les plus renommés de la hiérarchie des races fut justement le cousin de Charles Darwin, soit Francis Galton (père de l’eugénisme).