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Samizdat

J'etais fils d'imam[1]...





Youssouf HASSAIDA (Nom d'emprunt).

Marié et père de sept enfants, je travaille dans le secteur de l'enseignement scolaire. Je suis issu d'une famille entièrement et profondément musulmane. Mon père, décédé maintenant depuis plus de 30 ans, était un célèbre imâm, un prestigieux chef musulman ; mon grand-père maternel était un responsable religieux mahométan comme mon père. J'avais donc un héritage religieux important, et j'y tenais beaucoup.

Jusqu'à 20 ans, je pratiquais et observais les lois et les coutumes religieuses des garçons de mon âge : les cinq prières quotidiennes, le jeûne du Ramadan, la fête de Tabaski, etc. J'apprenais par cœur beaucoup de versets coraniques, mais je ne comprenais rien à ces textes en arabe. Il fallait, à l'époque, apprendre tout le Coran par cœur avant d'avoir accès à la phase d'explication, verset par verset, dans sa langue maternelle. Foncièrement engagé dans l'islam, je n'aurais jamais imaginé qu'un jour je deviendrais chrétien.

"Ce n'est ni par la puissance, ni par la force, mais par mon Esprit, dit l'Eternel des armées" (Zach 4.6).

Comment suis-je venu à Christ ? Par un véritable paradoxe ! Imagineriez-vous un musulman enseignant dans une école chrétienne ? C'est pourtant ce qui m'arriva. Tout commença ainsi : le pasteur X..., alors directeur des écoles, manquait de personnel. Conduit par Dieu, il m'engagea à l'école primaire de Y... Nous étions trois instituteurs, logés sur place, encadrant environ 150 écoliers. Nous bénéficiions des cultes le dimanche, et, dans la semaine, des études bibliques dans les classes pour adultes de l'école du dimanche, des réunions de prière et de l'enseignement religieux pour les élèves.

Ainsi, je tombais d'un monde fortement islamisé dans un milieu chrétien actif. Cependant, bien que présent à ces nombreuses réunions, et entouré de l'affection des serviteurs de Dieu et des chrétiens, je m'acquittais quotidiennement, dans ma chambre, de mes prières musulmanes. Au bout de trois ans, ma foi en l'islam n'avait pas bougé d'un pouce.

Mais l'Esprit du Dieu saint veillait. Je voulus connaître la vérité. J'aimais lire la Bible et la littérature chrétienne, et j'étais très attentif à l'école du dimanche pour adultes. J'examinais, je comparais mes pratiques avec ce que je lisais, tels les chrétiens de Bérée dans Actes 17.11.

"La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la Parole de Dieu" (Rom 10.17).

La vérité ne peut rester captive. Reconsidérant mes voies et profondément conscient et convaincu que Dieu avait usé de beaucoup de compassion envers moi, j'ai dû un jour capituler. C'était en 1973. Je pris la décision d'accepter Jésus-Christ comme mon Sauveur et le Seigneur de ma vie. Ce choix, je l'ai fait librement, sans pression ni contrainte, en toute sincérité de cœur et avec responsabilité. Trois mois plus tard, je fis l'expérience du baptême d'eau par immersion, dans le fleuve Mono pour témoigner de mon appartenance tout entière à Jésus-Christ, de mon "ensevelissement avec Lui par le baptême en Sa mort" (Rom 6.3-6). J'ai aussi été "saisi par Jésus-Christ" pour "courir vers le but et remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ" (Phil 3.7-14).

"Afin qu'ils glorifient Dieu le jour où il les visitera" (1 Pi 2.12).

Quand mes parents se sont rendu compte que ma conversion était évidente et irréversible, ils ont considéré cet état de chose comme une honte pour la famille. Cela n'a pas été du tout facile pour moi au début. Mais, avec le temps, et avec le secours de Dieu, mon isolement a disparu. Je ne suis plus rejeté, et l'occasion m'est souvent donnée de témoigner de ma foi en Jésus-Christ. Je réalise que nous, chrétiens, devons user de beaucoup de patience et de persévérance dans notre témoignage, et vivre surtout l'amour du prochain au quotidien. La conversion du pécheur, c'est Dieu qui l'opère.

A mes parents, et amis musulmans, je voudrais simplement dire que le Seigneur Jésus, notre Sauveur, est amour. Il est le Prince de paix. J'ai goûté à sa sublime bonté. Ce qu'Il a fait de moi, Il peut le faire de vous. Ce ne sera, certes, pas de la même façon, mais rien n'est étonnant de sa part et rien ne lui est impossible. Cherchez la vérité, il n'y en a qu'une seule : "Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme" (1 Tim 2.5) ! Aujourd'hui, 30 ans après ma conversion, je peux témoigner combien le Dieu Tout-Puissant a comblé mon cœur de sa paix par son salut en Jésus-Christ.


Notes

[1] - Article publié dans Promesses No 145 – 2003 / 3