Paul Gosselin
Récemment, je relisais (un peu distraitement) un essai par CS Lewis intitulé Modern Man and His Categories of Thought (ou "L'homme moderne et ses catégories de pensée"). Dans cet essai, Lewis examine le contexte culturel en Occident et les obstacles qu'il peut poser à l'évangélisation. Dans la citation suivante, il compare la situation rencontrée par les chrétiens des premiers siècles et celle qui nous confronte aujourd'hui dans le monde moderne:
"Les premiers missionnaires, les Apôtres, prêchaient à trois sortes d'hommes, aux Juifs, aux gentils convertis à la religion juive (désignés par le terme technique 'metuentes') et aux païens. Dans ces trois groupes, ils pouvaient compter sur l'adhésion à certains présupposés qui sont absents dans notre génération. Tous ces groupes admettaient l'existence du surnaturel (même chez les épicuriens, bien qu'ils croyaient que les dieux ne s'intéressaient pas aux hommes). Tous étaient conscients du péché et craignaient le jugement divin. La philosophie d'Épicure, en promettant la libération de cette crainte, prouve l'omniprésence de ce présupposé. Les religions à mystères offraient la purification ainsi que la libération et dans nos trois groupes, la majorité croyait que le monde ait été dans un meilleur état dans le passé. Le concept juif de la Chute et la conception de l'Âge d'or chez les stoïciens ainsi que l'admiration presque universelle chez les païens pour les héros, ancêtres et législateurs d'époques anciens soulignent un consensus dans le monde antique. Le monde que nous tentons de convertir ne partage aucune des ces prédispositions. Dans le dernier siècle, l'esprit du grand public a été transformé de manière radicale."
Ouais, ce commentaire de Lewis est important: Le monde que nous tentons de convertir ne partage aucune des ces prédispositions. Mais POURQUOI est-ce le cas? Quelle est la cause de cette situation?
Lewis poursuit en examinant six facteurs qu'il considère comme ayant contribué à notre situation, plus particulièrement le rejet de concept de péché, c'est-à-dire l'idée que nous les humains avons des comptes à rendre devant notre Créateur et qu'un jour nous serions jugés pour nos attitudes et gestes. Comme le souligne Lewis, la croyance au péché a presque disparu chez le grand public en Occident (et malheureusement il faut ajouter qu'il a largement disparu également dans la prédication de nombreux “évangélistes” de notre génération, ainsi que le concept de repentance...). Pour vous en rendre compte, il suffit d'avoir un minimum d'expérience d'évangélisation pour constater qu'au slogan évangélique typique: “ Jésus est venu pour nous sauver de nos péchés ” le citoyen occidental moyen répliquera: “ Qu'est-ce que ce truc dépassé de péché?! ” Et la conversation tournera rapidement à la pluie et le beau temps...
L'un des facteurs examinés par Lewis (le troisième) est directement lié au débat sur les origines, le débat Création/Évolution (nous y reviendrons). Mais Lewis décrit le premier facteur ainsi:
Une révolution dans l'éducation des élites. Autrefois en Europe l'éducation était fondée sur les Anciens. Si l'érudit était platonicien ou aristotélicien, l'aristocrate moyen était un adepte de Virgile ou, à tout le moins, d'Horace. Ainsi, chez le chrétien tout aussi bien que chez le sceptique il y avait une forte infusion des meilleurs éléments du paganisme. Même ceux qui n'avaient pas eu la piété certaine compréhension sympathique de “pietus”. Il était naturel que tant d'hommes éduqués de la sorte puissent accepter que des vérités précieuses pourraient encore se trouver dans un livre ancien. Il était naturel pour eux d'avoir du respect pour la tradition. Des valeurs très différentes de celles promues par la civilisation industrielle moderne étaient constamment présentes dans leur esprit. Même là où la foi chrétienne était rejetée, il restait encore une norme à laquelle les idéaux contemporains pouvaient être jugés. L'effet de la suppression de cette éducation a été d'isoler l'esprit [moderne] dans son époque; de le contaminer, en fonction du temps, de cette maladie qui, par rapport à l'espace, nous appelons le "provincialisme". Ainsi le simple fait que Saint Paul a écrit il y a si longtemps est, pour l'homme moderne, une preuve qu'il n'a pu proférer des vérités importantes. Les tactiques de l'ennemi dans cette affaire sont simples et peuvent être trouvées dans n'importe quel manuel militaire. Avant d'attaquer un régiment, vous essayez, si vous le pouvez, de le couper des autres régiments de chaque côté.*
Si Lewis fait bien de souligner l'importance de ce changement culturel, à mon avis son analyse ne va pas assez loin, car il néglige d'explorer la cause de ce changement. Et pour comprendre ce changement, je pense qu'il est important de prendre du recul, comme pour regarder un tableau pointilliste, afin de regarder de haut la civilisation occidentale. Ces sceptiques anciens (non chrétiens) de l'Occident que mentionne Lewis sont en fait des individus et institutions influencés par la Renaissance. Maintenant, si nous prenons du recul un peu et regardons l'histoire culturelle de l'Occident, nous voyons deux principales réactions aux affirmations du christianisme en Occident. La première fut la Renaissance, la tentative de revenir à la philosophie païenne et de s'y appuyer comme une source de vérité qui saurait concurrencer l'autorité et le prestige de la Bible. Mais le temps passe et le prestige des anciens philosophes grecs tels que Platon et Aristote s'est vu lentement érodé par la science. Un jour, les élites occidentales non chrétiennes se sont rendu compte qu'ils avaient parié sur le "mauvais cheval" et, tenant compte du prestige montant de la science en Occident, ils ont décidé de miser désormais sur la science et en ont fait la fondation de leur nouvelle vision du monde/religion et surtout la source de leur “vérité”. C'est ce qui a donné naissance à ce que l'on appelle le Siècle des Lumières (et ses nombreux dérivés idéologiques). Puisque de l'avis des adeptes des Lumières, la science est devenue source de la Vérité, il en résulte que toute connaissance ancienne (y compris la Bible bien sûr) sera considérée avec méfiance et dédain.
C'est donc ce passage de la Renaissance à la pensée des Lumières qui est la source de la “révolution dans l'éducation des élites” dont parle Lewis. Et bien sûr, une grande partie de la première étape de cette “révolution” (promu par des gens comme Voltaire, Diderot, Helvétius, Érasme Darwin, de Buffon et Lyell) a pris la forme d'attaques sur la Genèse, en particulier le déluge de Noé et a été couplé à la promotion d'une cosmologie matérialiste. Mais ce n'était que des initiatives préliminaires. Les attaques suivantes allèrent à la gorge, afin de couper définitivement tout lien avec la cosmologie judéo-chrétienne. La première attaque de ce genre a été un peu bâclée, c'est-à-dire le concept de Lamarck de la transmission des caractères acquis, mais avec la tentative de Darwin (sélection naturelle) le coup fut réussi.
Une fois que ces événements furent déclenchés, tout ce qui manquaient alors était de prendre le contrôle des établissements d'enseignement et des médias et mettre en marcher la machine de propagande. Et c'est ce qui nous amène à la situation actuelle. Le troisième point considéré par Lewis est directement lié au débat sur les origines (débat Création/Évolution) et examine quelques retombées idéologiques de l'évolutionnisme. Toujours dans le même article, Lewis note:
Le développementalisme ou l'historicisme. (Je distingue nettement entre la discipline noble que l'on appelle histoire et cette pseudo-philosophie fatale appelée "historicisme".) La source principale de ces courants est le Darwinisme. Pour ce qui est du Darwinisme comme un théorème en biologie, je ne pense pas que le chrétien ait de conflit. Mais ce que j'appelle développementalisme est le prolongement de l'idée d'évolution au-delà de la sphère biologique: en effet, son adoption en tant que principe fondamental de la réalité. Pour l'homme moderne, il semble tout à fait naturel qu'un cosmos ordonné puisse émerger du chaos, que la vie doit sortir de l'inanimé, la raison de l'instinct, la civilisation de la barbarie, la vertu de l'animalité. Cette idée est soutenue dans son esprit par un certain nombre d'analogies fausses: le chêne provenant du gland, l'homme du spermatozoïde, le bateau à vapeur moderne du coracle primitif. La vérité supplémentaire que chaque gland a été provient d'un chêne, chaque spermatozoïde provenant d'un homme, et le premier bateau provient de quelque chose de beaucoup plus complexe que lui-même c'est-à-dire un homme de génie, est tout simplement ignoré. L'esprit moderne accepte comme une formule applicable à l'univers en général le principe que “Un presque rien peut se transformer en presque n'importe quoi”, sans s'apercevoir que dans les parties de l'univers que nous pouvons observer les choses se passent de manière tout à fait différente. Ce développementalisme, dans le domaine de l'histoire humaine, aboutit à l'historicisme[1]: la croyance que la sélection parsemée et aléatoire des faits que nous connaissons sur l'histoire contient une révélation quasi mystique de la réalité, et que de saisir le "Worden' et de la suivre partout où il va est notre premier devoir on verra que ce point de vue n'est pas incompatible avec toutes les religions: en effet il s'adapte très bien avec certains types de panthéisme. Mais il est tout à fait incompatible avec le christianisme, car il nie à la fois la Création et la Chute. Là où, pour le christianisme, le Meilleur créa le bon et le bon s'est vu corrompu par le péché, dans le cas du développementalisme l'étalon de ce qui constitue le "bon" est lui-même dans un état de fluctuation.*
Évidemment ce commentaire que "le chrétien n'a pas de conflit"[2] avec le darwinisme sur le plan scientifique peut sembler un compromis inutile pour le créationniste que je suis, mais il faut garder à l'esprit que Lewis n'était pas scientifique et qu'à son époque, la critique du Darwinisme en était à ces premiers balbutiements. Le darwinisme avait donc toute l'allure d'une forteresse absolument imprenable... À mon avis, Lewis a fait avec ce qu'il avait à sa disposition, des critiques de l'évolutionnisme très pointues et valables à ce jour. Les dirigeants religieux et culturels évangélique faisant des compromis avec le darwinisme dans notre génération n'ont pas de telles excuses, car une grande masse de données scientifiques et philosophiques rendent cette théorie intenable (même si sur le plan marketing elle se porte très bien). Mais aujourd'hui trop d'évangéliques éduqués, lorsque présentés avec ces données scientifiques, refusent, non pas par manque de capacités intellectuelles, de sortir de leur zone de confort pour les examiner, mais parce qu'ils sentent bien le déshonneur et le discrédit qui pourrait les atteindre s'ils devaient se voir affublés du terme “ créationniste ” et être perçus comme des hérétiques aux yeux de nos élites postmodernes... Et si, par ailleurs, ils ont une position scientifique ou universitaire, bien des années d'études peuvent être en jeu. Le calcul implicite se fait très rapidement dans de telles circonstances... Et cela respecte tout à fait la vielle tradition huguenote (poursuivie devant les idoles des Lumières) selon laquelle «Paris vaut bien une messe, n'est-ce pas?»
Si Lewis cède devant l’équation évolution=science, il a très bien compris quels sont les implications théologiques du darwinisme et il a raison de souligner l'obstacle qu'il représente pour la prédication de l'Évangile. Si d’ailleurs l’évolutionnisme a une telle puissance d’intimidation en Occident, autant auprès du grand public que chez les évangéliques éduqués, cela est largement attribuable à trois facteurs :
1) L’équation évolution=science, qui constitue un bouclier formidable pour repousser les critiques, particulièrement dans le monde francophone où, suite à la pénétration de la pensée des Lumières, l’autorité épistémologique de l’idole de la science domine le paysage intellectuel et culturel. Et depuis le procès de Galilée, aucun chrétien ne veut être perçu comme s’opposant à la science… À mon avis la position prise par nombre d’évangéliques éduqués vis-à-vis l’évolution est largement motivé par la crainte, couplé à une méconnaissance de l’autorité réel de la science comme la décrit bien cette citation de Lévy-Leblond et Jaubert (1975 : 41):
Les gens en général, bien qu'on leur enseigne certains des plus grossiers et des plus anciens résultats de la science, ont toujours eu peu ou pas de compréhension de ce qu'est réellement la science en tant que méthode. Cette ignorance a été perpétuée par tout l'enseignement primaire, secondaire, et même par l'importante partie de l'enseignement universitaire qui ne constitue pas une préparation à la recherche: la science y est enseignée dogmatiquement, comme une vérité révélée. Aussi, le pouvoir du mot «science» sur l'esprit du grand public est-il d'essence quasi mystique et certainement irrationnelle. La science est, pour le grand public et même pour beaucoup de scientifiques, comme une magie noire, et son autorité est à la fois indiscutable et incompréhensible. Ceci rend compte de certaines des caractéristiques du scientisme comme religion.
Mais au XXe siècle, des progrès dans la philosophie de la science ont anéanti les prétentions des Lumières à l’égard de la science, en particulier son affirmation que la science peut conduire à la Vérité. D’autre part, de manière concomitante, le statut scientifique de l’évolution a également est devenu objet de ridicule. Évidemment il faut admettre que ce n’est pas ce que l’on vous dit dans les medias ou le système d’éducation, mais vous croyez tout ce que l’on vous dit ? On peut se faire une petite idée des problèmes que pose le statut scientifique de l’évolution en examinant mon article Mythes d'origines et théorie de l'évolution, mais pour aller plus loin, je recommande Fuite de l’Absolu, volume 2.
2) Dénie des conséquences de l'évolutionnisme. Du point de vue anthropologique il est clair que l’évolution comporte un contenu empirique dérisoire et est avant tout idéologique, jouant le rôle de mythe d’origines. Si au début du XXe siècle, la majorité des évolutionnistes était eugénistes et racistes, c'est-à-dire adeptes de théories affirmant la supériorité des races occidentaux, depuis la Seconde guerre mondiale et l’Holocauste, les évolutionnistes ont fait un repli stratégique (vu le problème marketing que la position antérieure posait) et renient désormais tout lien entre l’évolution et les répercussions sociales de cette théorie. Par exemple, au cours d’une interview accordée à la ABC (Australian Broadcasting Corporation), le biologiste britannique Richard Dawkins s’exprima ainsi au sujet de la question de la moralité (Dawkins 2000):
Il y eut, dans le passé, des tentatives pour fonder une moralité sur l'évolution. Je ne veux pas être associé à ces tentatives d'aucune manière. Il s’agit du genre de monde qu'un darwiniste, référant au concept de la lutte féroce pour la survie maintenant, où les forts dévorent les faibles . Je crois effectivement que la nature implique une lutte féroce pour la survie. Je pense que le comportement animal dans la nature sauvage, dehors, dans les forêts, dans la prairie, est un genre de vie extrêmement impitoyable, extrêmement désagréable, il s'agit précisément du genre de monde que je ne désirerais pas habiter. Et si un programme politique était basé sur le darwinisme, à mon avis ce serait de la mauvaise politique, ce serait immoral. Exprimé en d'autres termes, je dirais que je suis un disciple passionné de Darwin quant à la science, mais lorsque vient le moment d'expliquer le monde [humain], je suis un antidarwinien passionné à l'égard de la moralité et de la politique.*
Cette stratégie a donc été fort utile pour éviter que les gens prennent conscience d’un concept pourtant très simple à saisir : « Les idées ont des conséquences ».
3) Manœuvres d’intimidation et de marginalisation. Puisque le débat sur les origines est à ses premiers balbutiements en milieu francophone, peu de francophones ont conscience des enjeux du débat, en particulier sur la vie professionnel d’un d’individu qui oserait critiquer le dogme évolutionniste. Souvent des gens compétents et appréciés dans leur milieu de travail se sont vus soit l’objet de pressions, privés de toute promotion ou encore simplement congédiés. Évidemment, nos élites modernes ne sauraient tolérer de telles hérétiques dans les grandes institutions scientifiques prestigieuses. Le généticien français André Eggen a fait l’objet de pressions et de remises en question lorsqu’en 2009 on a su qu’il avait fait partie d’une équipe responsable du décryptage du génome bovin. Mais en milieu anglophone où la bagarre sur les origines perdure depuis des générations, des profs d’université, des scientifiques à la NASA, des chercheurs au Smithsonian Institute et des enseignants au primaire ont perdu des privilèges où se sont vus congédiés. Par ailleurs peu de gens sont au courant que le médecin et créationniste Raymond Damadian est l’inventeur de la technologie MRI, les scanneurs à résonnance magnétique que l’on retrouve maintenant dans pratiquement tous les hôpitaux modernes. Et bien, il y a quelques années lorsqu’on a décidé d’accorder un prix Nobel pour cette invention, même si Damadian détient les premiers brevets pour cette invention, on a décidé d’accorder le prix Nobel à d’autres scientifiques qui ont apporté quelques améliorations au concept de Damadian, même si en général c’est l’inventeur qui a le crédit! Évidemment il était impensable d’accorder un Prix Nobel à un créationniste notoire... Le monopole évolutionniste dans le système d’éducation, c’est une chose très sérieuse. Le film Expelled en discute aussi bien que le livre par Jerry Bergman, Slaughter of the Dissidents (2008) donnent un bon survol des activités de l’inquisition évolutionniste.
Lorsque l'on compare le progrès de l'évangélisation dans le tiers-monde et la très maigre et chétive "récolte" qui récompense les efforts et dépenses d'évangélisation en Occident, il faut se rendre compte que l'influence de la théorie de l'évolution (qui tue le concept d'une loi divine absolue, puisqu'elle évacue le Créateur) est un facteur très important pour expliquer cet état de choses. Chez les francophones, l’Évangile (incomplète) que nous prêchons rebondi trop souvent sur un mur de béton. Dans le tiers-monde, le lavage de cerveau évolutionniste n'a pas (jusqu'ici) pu se faire de manière aussi efficace qu'en Occident.
Si on prend un peu de recul, je finirais avec un mot d'avertissement pour ceux[3] qui sont d'avis que le compromis touchant ce que déclare de manière claire le livre de la Genèse est "une petite chose", a priori «sans conséquences» et qu'au fond on n'a pas le choix que de se plier devant les affirmations “ scientifiques ” des évolutionnistes.
À mon avis, les bagarres touchant le débat sur les origines dans notre génération sont tout sauf "une petite chose". Rappelez-vous la parabole du semeur (Marc 4). Nous préparons un sol sur lequel plus tard sur la semence de l'Évangile pourra tomber. Si nous avons bien fait notre travail (et par la grâce de Dieu) si l'Évangile véritable est prêché (le péché, jugement, la repentance, la grâce, le salut) et qu'elle tombe sur un bon sol (bien préparé), alors on peut espérer une récolte bonne (et durable). Mais la parabole est claire, si on n'a pas pris soin auparavant de bien préparer le sol, ce qui implique éliminer les pierres qui s'y trouver et déraciner les mauvaises herbes, autant jeter la semence de l'Évangile dans la rue où il sera immédiatement piétiné... Ce qui malheureusement est trop souvent le cas de l'évangélisation en Occident.
Au sujet de la coupure, dans notre génération, avec la sagesse des anciens, un contact américain, Nicholas Petersen, a offert ces observations :
Je voudrais ajouter qu'une grande partie du plan de l'Ennemi pour tenter de nous séparer de nos ancêtres (et, en général, nous conduire à déshonorer nos aînés; nos pères et nos mères, et pire encore, les prophètes et les apôtres inspirés), a été de mettre à l'avant des accusations accablantes et humiliantes contre eux. D'une grande importance dans ce scénario sont ces mensonges (promus par le biais de ses serviteurs darwiniens) que tous les anciens croient à une terre plate, et que les Hébreux (et les Écritures qu'ils ont rédigées), comme tous les anciens (on nous dit), croyaient dans un ciel qui fut un dôme rigide qui retenait les eaux et qu'il pleuvait seulement lorsque des trappes étaient ouvertes. Donc, conduisant d'abord l'homme à se courber devant un dieu de la science, ensuite ils montrent quels imbéciles étaient tous nos ancêtres, ce qui est en effet une tactique simple, mais efficace pour semer la honte et le déshonneur, et à la fin, nous couper de ceux qui nous ont précédés et particulièrement de la Parole de Dieu.
* = traduction de l'auteur
Références
DAWKINS, Richard (2000) The Descent of Man (Episode
1: The Moral Animal) (une série d'émissions de radio diffusés
en janv. et février 2000 à la Australian Broadcasting Corporation,
produit par Tom Morton)
FERNGREN, Gary B.; NUMBERS, Ronald (1996) C. S. Lewis on Creation and Evolution: The Acworth Letters, 1944-1960. pp. 28-33 in Perspectives on Science and Christian Faith 48 (March 1996)
GOSSELIN, Paul (1979) Mythes d'origines et théorie de l'évolution. Samizdat
GOSSELIN, Paul (2004) L'age de la Terre, qu'importe ? Samizdat
GOSSELIN, Paul (2004) Fuite de l'Absolu, volume 2 Samizdat Québec 574 p.
LÉVY-LEBLOND, Jean-Marc & JAUBERT, Alain (1975) (Auto)critique de la science. Seuil Paris (coll. Points. Sciences; S53) 310 p.
LEWIS, C. S. (1946) Modern Man and His Categories of Thought. pp. 61-66 dans Present Concerns. Harvest/Harcourt Brace & Co. London/New York 1986 108 p.
WHITE, Ronald III (2007) La cosmologie évolutionniste, une barrière pour l'évangile en Europe? Samizdat
[1] - Marx, par exemple, était un adepte de l'historicisme, c'est-à-dire l'idée que l'histoire avait un sens inexorable dont dépendait la vie d'individus tout autant que de civilisations.
[2] - Si C. S. Lewis, dans ses écrits, a longtemps admit le caractère scientifique de l'évolution, tout en critiquant les implications de cette théorie, avec le temps sa position semble avoir évoluée vers une position plus radicale. Dans une lettre personnelle au capitaine Bernard Acworth (datée du 13 sept., 1951), un des fondateurs du Evolution Protest Movement , Lewis notait (in Ferngren & Numbers 1996: 30):
Ça me désole de ne pas être plus jeune. Ce qui me porte à penser que tu puisses avoir raison à ce sujet [l'évolution], comme le mensonge central et radical, au centre de tout le réseau de faussetés qui gouverne nos vies actuellement, ne sont pas tant vos arguments à ce sujet que les attitudes fanatiques et perverses de ses promoteurs.*
Il n'est pas inutile non plus de souligner un autre essai de Lewis, soit “The Funeral of a Great Myth” (publié dans le recueil "Christian Reflections" 1967), où Lewis compare la théorie de l'Évolution à des mythes d'origines de l'époque classique.
[3] - Et évidemment cela vaut tout
autant pour les pasteurs, collèges bibliques et théologiens
que pour les enseignants, intellectuels et artistes...