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Samizdat

Deuxième réponse: Paul Gosselin (14/12/09)

Oui, à condition que ce soit le texte intégral de ma réponse.

De mon coté je n'oppose pas que l'évolution soit enseigné, mais je m'oppose qu'il puisse se réclamer du titre de "théorie scientifique". Sa place n'est donc pas dans les cours de science... Ouais, je le sais ça choque les oreilles, mais ça ne tient pas dans le vide. Pour se faire une idée à quoi peut tenir une telle affirmation, il faudra au moins se taper la lecture de Mythes d'origines et la théorie de l'évolution

Pour aller au coeur des choses, sans la terminologie de la philosophie de la science, la science véritable, celle qui nous fourni les moteurs à réacteurs, les vaccins, les ordinateurs et que sais-je, celle-là s'appuie sur l'étude de processus OBSERVABLES. Dans le cas de l'évolution, le processus commençant par l'abiogenèse et qui va jusqu'aux organismes multi-cellulaires tels les chiens, chats, éléphants, baleines bleues et séquoias, n'est PAS observable. Et le peu de données véritablement empiriques dont disposent les évolutionnistes (variations des becs des pinsons du Galapagos, bactéries résistantes aux antibiotiques, etc.) ne sont pas à strictement parler de données appuyant la macro-évolution (partie critique de la théorie) mais ne font que nous donner des indices sur les possibilités de variations à l'INTÉRIEUR des espèces existants (car les pinsons restent des pinsons et les bactéries restent des bactéries). Bien sur, les évolutionnistes font une extrapolation de ces processus pour arriver à la macro-évolution. Mais si on rejette cette extrapolation quels données empiriques restent-ils pour appuyer la macro-évolution??

Peut être je me suis mal exprimé. Tu est convaincu du déterminisme idéologique qui fonde la "croyance à la création", mais du point de vue anthropologique, le discours évolutionniste, répond également à un déterminisme idéologico-religieux. Votre affirmation est donc un couteau à deux tranchants, que l'on peut également appliquer au discours évolutionniste. C'est-à-dire qu'il est nécessaire sur le plan idéologique pour bien des systèmes de croyances issues du Siècle des Lumières (nazisme, communisme, humanisme, existentialisme, etc...). Que ces systèmes de croyances rejettent la religion (chrétienne) n'y change rien.

Là encore, pour aller au fond des choses, faudra se taper Fuite de l'Absolu, volume 2.

Ha!, c'est bien le point vue du romancier de science-fiction américain Kurt Vonnegut, décédé il y a peu de temps. Dans son roman Galapagos, justement il propose (ironiquement, comme toujours) une évolution anti-progressiste pour retourner au "Jardin d'Eden"...

Tu dis:

Ouais, mais as-tu déjà OBSERVÉ ce processus dans son ensemble [de l'abiogenèse jusqu'aux chiens, chats, séquoias, baleines bleues et humains]? Est-ce que d'autres l'ont fait? Peut-on répéter de telles observations (en labo ou ailleurs)? Si c'était chose possible alors l'affirmation que l'évolution relève de la science pourrait tenir, mais dans l'état des choses...

Ouais, c'est la pensée typique/obligatoire, issue des Lumières...

Si des scientifiques francophones assujettis à la pensée des Lumières, puisqu'ils ont rejeté le christianisme (ou encore adopté une attitude schizophrène; chrétien à la maison et matérialiste au labo) pensent avoir ainsi "mis les croyances au vestiaire" avant d’entrer dans leur labo, c'est plutôt rigolo comme attitude, mais c'est une illusion. L'homme reste entier et au labo comme ailleurs, il s'appui sur des "croyances". Reste seulement à savoir lesquels...

La pensée des Lumières repose sur l'illusion du "dépassement de la religion", mais même une connaissance superficielle de l'histoire de la science révèle que non seulement la majorité des scientifiques qui ont fondé la science moderne avaient des convictions chrétiennes explicites mais seraient aujourd'hui considérés créationnistes. Isaac Newton serait un bon exemple. Dans son chef-d'oeuvre les Principia, il observa:

Et si on prenait le temps de rencontrer Blaise Pascal, John Ray, Karl von Linné, James Maxwell (auteur du fameux «Démon de Maxwell»), Charles Babbage (premier ordi) et bien d'autres, on verrait bien que c'était la même chose. C'est rigolo que tu ait mentionné le IRM, car l'inventeur de ce truc est un créationniste ardent. À ce sujet voir les pages Wiki

http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Vahan_Damadian
http://en.wikipedia.org/wiki/Raymond_Vahan_Damadian
http://creation.com/super-scientist-slams-societys-spiritual-sickness

Évidemment, la page wiki.fr a oublié de mentionner les convictions créationnistes de Damadian. Le philosophe de la science Michael Ruse semble d'avis pourtant qu'il a été repoussé pour le prix Nobel en médecine (2004) justement à cause de ses convictions créationnistes

http://www.metanexus.net/magazine/ArticleDetail/tabid/68/id/8759/Default.aspx

Mais bon, si le scientifique croit avoir "mis ses croyances au vestiaire" avant d’entrer dans son labo c'est simplement une illusion, rien d'autre. S'il a mis de côté (ou marginalisé) le christianisme, cela n'implique en AUCUN cas qu'il n'a plus de "croyances". Il ne reste à poser la question, si dans le labo le scientifique a repoussé le christianisme (ou l'Islam), quelles croyances a-t-il adopté désormais??

Du point de vue anthropologique, le Siècle des Lumières doit aussi être considéré comme un système idéologico-religieux. Fondé sur une cosmologie matérialiste aseptisée, sans divinités, mais une religion malgré tout...



porte toi bien

Paul Gosselin
Québec, Canada
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"Les hommes se sont intéressés à la science parce qu'ils s'attendaient à trouver une loi dans la nature, et s'ils s'y attendaient, c'est qu'ils croyaient en un Législateur. Chez les scientifiques les plus modernes cette croyance a disparu; il sera intéressant de voir combien de temps lui survit une croyance à l'uniformité. Deux conséquences significatives sont déjà apparues: l'hypothèse d'une sous-nature sans loi, et le renoncement à la prétention que la science est vraie. Nous vivons peut-être plus près de la fin de l'âge de la science que nous le croyons."
CSL Miracles 1947/1985. p. 107

"Quite probably, the break-through to the scientific miracle was only possible because some men were passionately, sincerely, whole-heartedly concerned with truth. Will such passion survive the habit of granting oneself different kinds of truth according to the day of the week ?"
p. 93 in GELLNER, Ernst (1992/1999) Postmodernism, Reason and Religion. Routledge London/New York 108p.
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